lundi 15 décembre 2014

échanges musclés entre le minhdu et le délégué du gouvernement de bafoussam

Passe d’armes entre le Minhdu et le délégué du gouvernement
Bafoussam. Jean Claude Mbwentchou et Emmanuel Nzeté ne s’entendent pas sur les sources de  financements des chantiers avant l’organisation des  prochaines  coupes d’Afrique des nations au Cameroun.


«Il n’y a plus de nids de poules sur les routes de Bafoussam. Ce sont des poches d’éléphants ». C’est en ces mots durs, martelés d’une voix ferme et critique, que Jean Claude Mbwentchou le ministre de l’habitat et du développement urbain (Minhdu), dresse l’état de la voirie urbaine de La capitale régionale de l’Ouest. C’était dans la salle des conférences de la région de l’Ouest, le jeudi 27 novembre 2014, lors de ce qu’il a qualifié de réunion de débriefing. Elle survenait juste, après la descente qu’il a effectuée sur le terrain. Le ministre Jean Claude Mbwentchou qui avait tenu à monter à bord d’un car Coster en compagnie de ses proches collaborateurs et des autorités de la ville, avait pu toucher du doigt, les réalités de la voirie municipale. Il a insisté pour observer les routes qui desservent et mènent vers les hôpitaux, les hôtels, les stades de football et les principaux lieux publics de la ville. Une opération qu’il a renouvelée à Foumban le lendemain. Cette visite, a tenu à préciser le Minhdu, lui a été prescrite par le premier ministre, président des comités d’organisations des coupes d’Afrique des Nations (Can) 2016 pour les femmes et 2019 pour les hommes, par le Cameroun.
Répondant à Emmanuel Nzeté le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam qui a exprimé son vœu de se mettre à la réfection de la voirie urbaine dès que les moyens seront mis à sa disposition, Jean Claude Mbwentchou a rappelé à ce dernier qu’il faut d’abord que le délégué du gouvernement apprenne à «rendre compte. Car moi-même je rends compte et vous devez faire de même avec le processus effectif de la décentralisation».  Il faisait ici état d’un montant de 40 millions envoyé par le Minhdu à la communauté urbaine de Bafoussam pour la réfection de certaines routes, et dont les réalisations sont peu visibles sur le terrain. Par la suite, Jean Claude Mbwentchou a aussi déploré le fait que les magistrats municipaux laissent la ville de Bafoussam dans un état déplorable avec «des herbes qui dépassent la taille du ministre que je suis et qui n’est pas déjà petit en taille (…), des dépôts d’ordures un peu partout, des caniveaux bouchés qui dévient la circulation des eaux de pluie dans la ville et dégradent les routes. Il ne faut pas tout attendre de l’Etat. Il y a des petits efforts qui ne coûtent rien qui méritent d’être réalisés pour l’embellissement de la ville». A chaud, Emmanuel Nzeté a promis de lancer l’opération coup de pinceau pour obliger les propriétaires des domiciles situés aux abords des principales routes de peindre leurs maisons. Pour se venger de cet affront, Emmanuel Nzeté a dit que le Minhdu devait aussi balayer devant sa cour, car il ne réalisait pas ses promesses. Le délégué du gouvernement a ici, pris le cas des promesses faîtes par le ministre Jean Claude Mbwentchou, qui devait dans un délai d’un an, effectuer les études et les travaux de reconstruction du marché B de Bafoussam, sinistré par un incendie. un chantier qui n’avance pas aussi à Bafoussam et qui ne dépend pas de la Cub visée actuellement par les commerçants comme talon d’Achille de ce projet annoncé. Jean Claude Mbwentchou a rétorqué au délégué du gouvernement l’obligation «d’éviter les doublons et les doubles emplois lors du dispatching des tâches entre ce qui est enregistré dans le cadre des chantiers du contrat désendettement développement (C2d), pour que cela ne soit plus la même chose avec ce qui est soumissionné pour être accompli dans le budget d’urgence de réalisation des projets  d’infrastructures à réaliser dans le sillage du déroulement des  CAN 2016 et 2019 ». L’essentiel selon le Minhdu est  que les magistrats municipaux sachent qu’avec la loi de 2004, ils sont les principaux acteurs de la construction de leurs villes et que l’Etat ne doit apporter qu’un appui dans ces chantiers pour sauvegarder le drapeau national.
Honoré Feukouo

«Que les maires assument leurs responsabilités »
Jean Claude Mbwentchou. Ministre de l’habitat et du développement urbain
En ce qui concerne la voirie, il y a beaucoup d’efforts à faire pour atteindre les standards du haut niveau de ces travaux, nous devons faire des gros efforts. Nous l’avons dit à Bafoussam et à Foumban. Mais, les autorités communales et administratives et le gouvernement sont en concertation pour faire un état des lieux plus techniques et faire des propositions pour mettre ces voiries à niveau. Les Can 2016 et 2019 offrent donc l’opportunité à tous ces responsables là, ces mairies là, de se préparer  dès maintenant. Comme l’a dit le chef du gouvernement le PM, 2016 n’est plus loin. Nous devons tout faire pour que les dossiers soient prêts pour être jugés recevables dans les différentes instances qui doivent financer ces opérations. Ces CAN doivent permettre de mettre en valeur et de vendre le Cameroun. Foumban est une étape cruciale de part sa position historique et également son art. Nous devons tout faire pour que les touristes qui viennent partent de Bafoussam,  de Foumban de l’Ouest du Cameroun, avec la valeur culturelle de ces villes, de cette région.
Chacun a son rôle. L’état est régalien. Il apporte un concours à l’autorité communale. En ce qui concerne le secteur dont j’ai la charge, nous avons à réguler au niveau urbain et au niveau de l’habitat. L’Etat ne fait pas, l’Etat fait faire. Les communes sont là pour pouvoir voir mettre en œuvre les politiques. Il ne devrait pas avoir de polémique à aucun moment que ce soit.  Avec la décentralisation, et avec la loi de 2004, le maire à la latitude, a même le pouvoir, d’initier ses projets. Mais vous ne pouvez pas l’Etat initier des projets sans associer la commune. Donc il ne devrait pas avoir de polémique et à notre niveau, nous sommes clairs.
Propos recueillis par Honoré Feukouo

«Tous les chantiers sont prioritaires»
Adamou Ndam Njoya. Maire de Foumban
Tout a été bien préparé ici à Foumban avec le délégué du ministère de l’habitat et du développement urbain. La commune a un plan de campagne. Les différents axes, les problèmes de voirie qui ont été perçus par le ministre et sa délégation tout autour, sont des problèmes qui rentrent dans notre plan de campagne. Ce qui veut dire que, si nous avions des moyens prévu dans notre budget pour faire face à ces problèmes, l’apport de l’Etat comme le ministre l’a relevé, vient consolider les actions qui sont engagées. Parce que dans le fond, les communes c’est quoi ?, les villes c’est quoi ? Ce sont les démembrements de l’Etat. D’où on ne peut pas avoir polémique, il doit avoir complémentarité. Et la complémentarité doit se faire au niveau où, tous les responsables à différents niveaux le comprennent, et réalisent qu’il n’y a pas là des problèmes de position, mais de participation des uns et des autres suivant leurs moyens. On a notre budget, il y a des contributions qui viennent dans le cadre de la solidarité nationale, il y a des financements qui viennent de la part des recettes communales, et à partir de cela, ces moyens sont gérés pour faire face à tous ces problèmes de voirie, si bien que je pense que la visite du ministre nous a permis de nous consolider et de nous rassurer quant à la réalisation de certains de ces projets que nous ne pouvions pas réaliser avec nos propres moyens.
Foumban est une ville culturelle. En termes de priorités, nous devront œuvrer pour donner des possibilités à ceux qui vont participer à la CAN, de pouvoir découvrir  nos richesses culturelles. Alors, il faut qu’il y ait désenclavement, qu’il y ait  la possibilité d’accéder à ces pôles culturels pour pouvoir apprécier  notre patrimoine culturel matériel et immatériel. Qu’il y ait des possibilités d’accès aux centres des soins de santé. Nous disons aussi que l’une de nos priorités, c’est de mettre en état, le stade municipal qui pourra être un espace d’entraînement pour l’équipe qui dormira, qui pourra être logée ici à Foumban. Il y a tout ça.  La machine est en marche. Vous savez dans une commune, tout est prioritaire parce que tout est à faire.

Propos recueillis par Honoré Feukouo

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