Passe d’armes entre le Minhdu et le délégué du gouvernement
Bafoussam. Jean Claude Mbwentchou et Emmanuel Nzeté ne s’entendent pas
sur les sources de financements des
chantiers avant l’organisation des prochaines coupes d’Afrique des nations au Cameroun.
«Il n’y a plus de nids de poules
sur les routes de Bafoussam. Ce sont des poches d’éléphants ». C’est en
ces mots durs, martelés d’une voix ferme et critique, que Jean Claude
Mbwentchou le ministre de l’habitat et du développement urbain (Minhdu), dresse
l’état de la voirie urbaine de La capitale régionale de l’Ouest. C’était dans
la salle des conférences de la région de l’Ouest, le jeudi 27 novembre 2014,
lors de ce qu’il a qualifié de réunion de débriefing. Elle survenait juste,
après la descente qu’il a effectuée sur le terrain. Le ministre Jean Claude
Mbwentchou qui avait tenu à monter à bord d’un car Coster en compagnie de ses
proches collaborateurs et des autorités de la ville, avait pu toucher du doigt,
les réalités de la voirie municipale. Il a insisté pour observer les routes qui
desservent et mènent vers les hôpitaux, les hôtels, les stades de football et
les principaux lieux publics de la ville. Une opération qu’il a renouvelée à
Foumban le lendemain. Cette visite, a tenu à préciser le Minhdu, lui a été
prescrite par le premier ministre, président des comités d’organisations des
coupes d’Afrique des Nations (Can) 2016 pour les femmes et 2019 pour les
hommes, par le Cameroun.
Répondant à Emmanuel Nzeté le
délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam qui a
exprimé son vœu de se mettre à la réfection de la voirie urbaine dès que les
moyens seront mis à sa disposition, Jean Claude Mbwentchou a rappelé à ce
dernier qu’il faut d’abord que le délégué du gouvernement apprenne à «rendre
compte. Car moi-même je rends compte et vous devez faire de même avec le
processus effectif de la décentralisation».
Il faisait ici état d’un montant de 40 millions envoyé par le Minhdu à
la communauté urbaine de Bafoussam pour la réfection de certaines routes, et
dont les réalisations sont peu visibles sur le terrain. Par la suite, Jean
Claude Mbwentchou a aussi déploré le fait que les magistrats municipaux
laissent la ville de Bafoussam dans un état déplorable avec «des herbes qui
dépassent la taille du ministre que je suis et qui n’est pas déjà petit en
taille (…), des dépôts d’ordures un peu partout, des caniveaux bouchés qui
dévient la circulation des eaux de pluie dans la ville et dégradent les routes.
Il ne faut pas tout attendre de l’Etat. Il y a des petits efforts qui ne
coûtent rien qui méritent d’être réalisés pour l’embellissement de la ville». A
chaud, Emmanuel Nzeté a promis de lancer l’opération coup de pinceau pour
obliger les propriétaires des domiciles situés aux abords des principales routes
de peindre leurs maisons. Pour se venger de cet affront, Emmanuel Nzeté a dit
que le Minhdu devait aussi balayer devant sa cour, car il ne réalisait pas ses
promesses. Le délégué du gouvernement a ici, pris le cas des promesses faîtes
par le ministre Jean Claude Mbwentchou, qui devait dans un délai d’un an,
effectuer les études et les travaux de reconstruction du marché B de Bafoussam,
sinistré par un incendie. un chantier qui n’avance pas aussi à Bafoussam et qui
ne dépend pas de la Cub visée actuellement par les commerçants comme talon
d’Achille de ce projet annoncé. Jean Claude Mbwentchou a rétorqué au délégué du
gouvernement l’obligation «d’éviter les doublons et les doubles emplois lors du
dispatching des tâches entre ce qui est enregistré dans le cadre des chantiers
du contrat désendettement développement (C2d), pour que cela ne soit plus la
même chose avec ce qui est soumissionné pour être accompli dans le budget
d’urgence de réalisation des projets
d’infrastructures à réaliser dans le sillage du déroulement des CAN 2016 et 2019 ». L’essentiel selon le
Minhdu est que les magistrats municipaux
sachent qu’avec la loi de 2004, ils sont les principaux acteurs de la
construction de leurs villes et que l’Etat ne doit apporter qu’un appui dans
ces chantiers pour sauvegarder le drapeau national.
Honoré Feukouo
«Que les maires assument leurs responsabilités »
Jean Claude Mbwentchou. Ministre de l’habitat et du développement
urbain
En ce qui concerne la voirie, il
y a beaucoup d’efforts à faire pour atteindre les standards du haut niveau de
ces travaux, nous devons faire des gros efforts. Nous l’avons dit à Bafoussam
et à Foumban. Mais, les autorités communales et administratives et le
gouvernement sont en concertation pour faire un état des lieux plus techniques
et faire des propositions pour mettre ces voiries à niveau. Les Can 2016 et
2019 offrent donc l’opportunité à tous ces responsables là, ces mairies là, de
se préparer dès maintenant. Comme l’a
dit le chef du gouvernement le PM, 2016 n’est plus loin. Nous devons tout faire
pour que les dossiers soient prêts pour être jugés recevables dans les
différentes instances qui doivent financer ces opérations. Ces CAN doivent
permettre de mettre en valeur et de vendre le Cameroun. Foumban est une étape
cruciale de part sa position historique et également son art. Nous devons tout
faire pour que les touristes qui viennent partent de Bafoussam, de Foumban de l’Ouest du Cameroun, avec la
valeur culturelle de ces villes, de cette région.
Chacun a son rôle. L’état est
régalien. Il apporte un concours à l’autorité communale. En ce qui concerne le
secteur dont j’ai la charge, nous avons à réguler au niveau urbain et au niveau
de l’habitat. L’Etat ne fait pas, l’Etat fait faire. Les communes sont là pour
pouvoir voir mettre en œuvre les politiques. Il ne devrait pas avoir de
polémique à aucun moment que ce soit.
Avec la décentralisation, et avec la loi de 2004, le maire à la
latitude, a même le pouvoir, d’initier ses projets. Mais vous ne pouvez pas
l’Etat initier des projets sans associer la commune. Donc il ne devrait pas
avoir de polémique et à notre niveau, nous sommes clairs.
Propos recueillis par Honoré Feukouo
«Tous les chantiers sont prioritaires»
Adamou Ndam Njoya. Maire de Foumban
Tout a été bien préparé ici à
Foumban avec le délégué du ministère de l’habitat et du développement urbain.
La commune a un plan de campagne. Les différents axes, les problèmes de voirie
qui ont été perçus par le ministre et sa délégation tout autour, sont des
problèmes qui rentrent dans notre plan de campagne. Ce qui veut dire que, si
nous avions des moyens prévu dans notre budget pour faire face à ces problèmes,
l’apport de l’Etat comme le ministre l’a relevé, vient consolider les actions
qui sont engagées. Parce que dans le fond, les communes c’est quoi ?, les
villes c’est quoi ? Ce sont les démembrements de l’Etat. D’où on ne peut
pas avoir polémique, il doit avoir complémentarité. Et la complémentarité doit
se faire au niveau où, tous les responsables à différents niveaux le
comprennent, et réalisent qu’il n’y a pas là des problèmes de position, mais de
participation des uns et des autres suivant leurs moyens. On a notre budget, il
y a des contributions qui viennent dans le cadre de la solidarité nationale, il
y a des financements qui viennent de la part des recettes communales, et à
partir de cela, ces moyens sont gérés pour faire face à tous ces problèmes de
voirie, si bien que je pense que la visite du ministre nous a permis de nous
consolider et de nous rassurer quant à la réalisation de certains de ces
projets que nous ne pouvions pas réaliser avec nos propres moyens.
Foumban est une ville culturelle.
En termes de priorités, nous devront œuvrer pour donner des possibilités à ceux
qui vont participer à la CAN, de pouvoir découvrir nos richesses culturelles. Alors, il faut
qu’il y ait désenclavement, qu’il y ait la possibilité d’accéder à ces pôles culturels
pour pouvoir apprécier notre patrimoine
culturel matériel et immatériel. Qu’il y ait des possibilités d’accès aux centres
des soins de santé. Nous disons aussi que l’une de nos priorités, c’est de
mettre en état, le stade municipal qui pourra être un espace d’entraînement
pour l’équipe qui dormira, qui pourra être logée ici à Foumban. Il y a tout ça. La machine est en marche. Vous savez dans une
commune, tout est prioritaire parce que tout est à faire.
Propos recueillis par Honoré Feukouo
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