Bilan saison Bamboutos
Bamboutos
sauve sa gloire
Football.
Cette saison sportive a été émaillée par des défis et des soubresauts.
Sept. C’est le nombre
d’années que Bamboutos a passé dans l’inconnu. Reléguée en troisième division
pour une floue affaire de corruption, les dirigeants de cette équipe
n’arrivent pas au fil du temps à s’entendre sur la conduite à suivre. L’aide
dure, choisit de poursuivre l’affaire en justice jusqu’à obtenir gain de cause.
L’aile modérée, veut enterrer l’affaire. Pour partir sur de nouvelles bases,
ils relancent Bamboutos de Mbouda sous l’appellation A S Bamboutos. L’équipe,
en ligue régionale de l’Ouest pour ses deux premières saisons, rend nostalgique
le public local, avec des oppositions face à Racing de Bafoussam. Mais, n’arrive
pas à franchir le cap pour accéder en ligue 2, barré respectivement par
Feutcheu Fc de Bandjoun et Lion blessé de Fotouni. Des équipes appartenant à
des riches hommes d’affaires locaux, qui
finissent toujours leaders, grâce aux moyens investis. Au moment où AS
Bamboutos s’apprête à relancer sa troisième saison en ligue régionale, voila
que Bamboutos de Mbouda est réhabilitée le 10 janvier 2014, à deux semaines du
début du championnat prévu démarrer le 2 février. Le premier combat, est de
savoir qui va diriger l’équipe. L’aile modérée conduite par Kueté Martin maire
de Mbouda à l’époque, veut continuer ce qu’elle a commencé avec AS Bamboutos.
L’aile dure qui a menée le combat judiciaire, veut bien jouir des fruits de
leurs gloire, et sans partage. C’est ainsi que c’est depuis Yaoundé qu’est
effectué par Justin Tagou (Pca) et Fonkoua Kaka (Dg), le recrutement d’un coach, du staff
technique et des premiers joueurs. Ils atterrissent au stade de Mbouda pour
débuter les premiers entraînements le 15 janvier 2014. Le public accourt
d’abord par curiosité et reste par passion.
Les équipes ayant déjà
bouclé leurs recrutements en s’appropriant les meilleurs joueurs, c’est à
l’extérieur, dans les pays de l’Afrique centrale, que le staff dirigeant de
Bamboutos de Mbouda s’en va chercher les joueurs camerounais qui n’arrivent pas
à s’imposer dans leurs équipes respectives. Après un test, le coach Gérard
Mbimi après avoir rejeté les autres, retient juste deux joueurs dans l’équipe
AS Bamboutos qui animait le championnat régional. Il s’agit de Yannick
Tchoualack le capitaine et de Fopa Takou. Ils seront acclamés tout au long de
la saison pour leur fidélité à cette ville et son équipe. Pendant toute la
phase aller, le bal des arrivées et des départs de joueurs sera permanent au
sein de Bamboutos de Mbouda. Ce sera aussi le cas au sein du staff avec le
changement de directeur général, de directeur sportif et des adjoints au coach
principal de l’équipe. Le public heureux de voir son équipe voler de succès en
victoire pendant la phase aller, rêvait déjà d’un conte romanesque d’une équipe
partie de nulle part, et qui finirait Africain. Hélas, les victoires en série
ne suivront pas pendant la phase retour. Fragilisés par le décès de suite
d’accident de la circulation d’un de leurs coéquipiers, les joueurs vont
multiplier les grèves pour réclamer leurs salaires. Ils seront régulièrement
payés les veilles des matchs, lors des réunions qui s’achevaient tardivement.
Les fatigues dues à la mauvaise préparation, aura aussi raison d’eux, et c’est
calmement que l’équipe assure son maintien en division d’élite du championnat
camerounais.
Honoré
Feukouo
«L’équipe
a beaucoup souffert »
Gérard
Mbimi. Le coach de Bamboutos de Mbouda dresse le bilan de la saison sportive de
son équipe.
Coach
l’équipe que vous avez dirigé techniquement cette année, fini le championnat
dans le ventre mou du classement est-ce une satisfaction d’être maintenu où une
déception de ne pas être Africain. Quel bilan retenir de l’équipe de
Bamboutos ?
D’abord je dirai que Bamboutos a eu beaucoup de chance cette
année ci. Beaucoup de chances, beaucoup de veine, parce que pour une équipe réhabilitée
le 10 janvier, avec le championnat qui
devait démarrer le 2 février, je suis arrivé à Mbouda le 15 janvier, soit à deux
semaines de la première journée. Je vais d’abord vous dire une anecdote. Le
samedi 1er février à 17h, veille de la première journée du
championnat, j’avais 12 joueurs qualifiés pour jouer le lendemain contre Coton Sport, le champion du Cameroun
et vice champion d’Afrique en titre. Donc, déjà sur le plan psychologique,
l’entraîneur que j’étais, était affaibli, amoindri. Oui, il faut être honnête. Avec cela, les 5 premières journées m’ont
servi de recrutement et préparation en même temps. Parce qu’à vrai dire la
culture, le foncier n’a pas été préparée. Parce que nous savons nous autres techniciens
que, pour une bonne préparation, d’une équipe pour jouer un championnat qui
dure 10 mois comme le nôtre, il faut au moins six semaines. Nous avons eu moins
de deux semaines pour faire à la fois le recrutement et la préparation. Malgré
cela, avec l’apport du douzième homme notre public, et la mobilisation de nos
dirigeants, on a quand même pu tenir après cinq journées de souffrances. On a
fini la phase aller curieusement avec 31 points, 3e équipe au
classement. A la phase retour on a ressenti la fausse forme de la phase aller.
Vous savez quand un joueur n’est pas bien préparé pendant la phase aller on
peur endurer mais la phase retour est catastrophique. Ce qui fait qu’on a perdu
beaucoup de matchs, on a reculé jusqu’à la 8e place. Qu’à cela ne
tienne, il faut avouer que nous avons fait un assez bon boulot, et nous
terminons 8e avec 55 points. Je crois que ce n’est pas nul. Une fois
de plus, je tire un grand coup de chapeau à mes enfants, aux dirigeants et
surtout au public de Mbouda. Un public qui adore le football et qui supporte
son équipe. Contre vents et marées, les supporters sont là derrière leur
équipe. Actuellement nous sommes en vacances et on prépare la saison prochaine.
Si
le point positif a été le public de Bamboutos, le point négatif reste la
gestion administrative qui a incité des mésententes, des divisions et pire, des
grèves à répétition des joueurs jusqu’à la dernière journée du championnat.
Absolument! Il faut
être honnête de le reconnaître si le grand point positif a été le public comme
vous le dites, le point négatif a été l’administration. Mais pourquoi
l’administration ? Moi je pense qu’elle a été prise de court. Donc les
dirigeants n’étaient pas préparés à recevoir ce cadeau là qui leur est tombé
sur la tête à moins de deux semaines du début du championnat. Sur le plan
financier, ils n’étaient pas prêts il faut le reconnaître. Ce qui a fait que,
ce qu’on a fait miroiter aux enfants, aux joueurs comme moyens matériels, on
n’a pas été capable de tenir. Avec toutes ces grèves à répétition, on a perdu
beaucoup de plumes. On a perdu plusieurs matchs à cause des grèves. Les enfants
qui font grève à la veille d’un match, sur le plan mental, sur le plan de l’influx
nerveux, ça ne passe pas. N’importe comment, quand il est au stade le
lendemain, le joueur pense encore à la grève d’hier, et bien sûr, il ne peut
pas donner le meilleur de lui-même sur le terrain. Sans cela, je pense qu’on
aurait pu faire un très bon parcours plus élogieux que celui ci. Regardez: préparation
insuffisante ajoutée à des grèves à répétition, les joueurs avaient souvent au
stade des jambes qui pesaient, qui flagellaient, ils étaient fatigués et ils ne
tenaient pas les matchs sur le plan physique psychologique et mental.
Heureusement qu’il y avait bien souvent le douzième homme pour les pousser à
donner tout ce qui leurs restaient dans les trippes jusqu’au coup de sifflet
final. Sans cela, on aurait pu faire une saison je crois explosive, pour une
équipe qu’on a ramassée après 7 ans d’hibernation, de purgatoire, de
disparition.
Quelles
perspectives pour la saison prochaine coach?
Si je suis encore
l’entraîneur de Bamboutos la saison prochaine, d’abord à l’endroit de mes dirigeants directs, pour que je sois
en adéquation avec mon public, de me donner les moyens pour travailler. Faire
un bon recrutement, et avoir le temps de préparer la saison. L’autre facteur
déterminent c’est le nerf de la guerre. Il faut l’argent pour recruter et payer
les salaires des joueurs à temps pour qu’ils soient mentalement, physiquement
et psychologiquement prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes à chaque match. A
l’endroit des dirigeants du football que sont la ligue et la Fecafoot, je
demanderai qu’ils fassent un effort pour que le calendrier ne subisse plus des
arrêts intempestifs comme cette saison. La coupe du monde nous a fait perdre un
mois, après, il y a eu les matchs en retard de Coton qui nous ont encore fait
perdre un mois, à attendre. Tout ça fait perdre de l’énergie. Les joueurs
perdent les jambes, ils perdent le pied, et il est difficile de refaire des préparations
classiques avec ce genre de préparation permanentes. Cette année on a eu au
moins trois pauses qui ont coûté chers aux entraîneurs et aux équipes.
Propos
recueillis par Honoré Feukouo
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