lundi 15 décembre 2014

Bilan saison Bamboutos
Bamboutos sauve sa gloire
Football. Cette saison sportive a été émaillée par des défis et des soubresauts.

Sept. C’est le nombre d’années que Bamboutos a passé dans l’inconnu. Reléguée en troisième division pour une floue affaire de corruption, les dirigeants de cette équipe n’arrivent pas au fil du temps à s’entendre sur la conduite à suivre. L’aide dure, choisit de poursuivre l’affaire en justice jusqu’à obtenir gain de cause. L’aile modérée, veut enterrer l’affaire. Pour partir sur de nouvelles bases, ils relancent Bamboutos de Mbouda sous l’appellation A S Bamboutos. L’équipe, en ligue régionale de l’Ouest pour ses deux premières saisons, rend nostalgique le public local, avec des oppositions face à Racing de Bafoussam. Mais, n’arrive pas à franchir le cap pour accéder en ligue 2, barré respectivement par Feutcheu Fc de Bandjoun et Lion blessé de Fotouni. Des équipes appartenant à des riches hommes d’affaires locaux,  qui finissent toujours leaders, grâce aux moyens investis. Au moment où AS Bamboutos s’apprête à relancer sa troisième saison en ligue régionale, voila que Bamboutos de Mbouda est réhabilitée le 10 janvier 2014, à deux semaines du début du championnat prévu démarrer le 2 février. Le premier combat, est de savoir qui va diriger l’équipe. L’aile modérée conduite par Kueté Martin maire de Mbouda à l’époque, veut continuer ce qu’elle a commencé avec AS Bamboutos. L’aile dure qui a menée le combat judiciaire, veut bien jouir des fruits de leurs gloire, et sans partage. C’est ainsi que c’est depuis Yaoundé qu’est effectué par Justin Tagou (Pca) et Fonkoua Kaka  (Dg), le recrutement d’un coach, du staff technique et des premiers joueurs. Ils atterrissent au stade de Mbouda pour débuter les premiers entraînements le 15 janvier 2014. Le public accourt d’abord par curiosité et reste par passion.
Les équipes ayant déjà bouclé leurs recrutements en s’appropriant les meilleurs joueurs, c’est à l’extérieur, dans les pays de l’Afrique centrale, que le staff dirigeant de Bamboutos de Mbouda s’en va chercher les joueurs camerounais qui n’arrivent pas à s’imposer dans leurs équipes respectives. Après un test, le coach Gérard Mbimi après avoir rejeté les autres, retient juste deux joueurs dans l’équipe AS Bamboutos qui animait le championnat régional. Il s’agit de Yannick Tchoualack le capitaine et de Fopa Takou. Ils seront acclamés tout au long de la saison pour leur fidélité à cette ville et son équipe. Pendant toute la phase aller, le bal des arrivées et des départs de joueurs sera permanent au sein de Bamboutos de Mbouda. Ce sera aussi le cas au sein du staff avec le changement de directeur général, de directeur sportif et des adjoints au coach principal de l’équipe. Le public heureux de voir son équipe voler de succès en victoire pendant la phase aller, rêvait déjà d’un conte romanesque d’une équipe partie de nulle part, et qui finirait Africain. Hélas, les victoires en série ne suivront pas pendant la phase retour. Fragilisés par le décès de suite d’accident de la circulation d’un de leurs coéquipiers, les joueurs vont multiplier les grèves pour réclamer leurs salaires. Ils seront régulièrement payés les veilles des matchs, lors des réunions qui s’achevaient tardivement. Les fatigues dues à la mauvaise préparation, aura aussi raison d’eux, et c’est calmement que l’équipe assure son maintien en division d’élite du championnat camerounais.
Honoré Feukouo

«L’équipe a beaucoup souffert »
Gérard Mbimi. Le coach de Bamboutos de Mbouda dresse le bilan de la saison sportive de son équipe.


Coach l’équipe que vous avez dirigé techniquement cette année, fini le championnat dans le ventre mou du classement est-ce une satisfaction d’être maintenu où une déception de ne pas être Africain. Quel bilan retenir de l’équipe de Bamboutos ?
D’abord je dirai  que Bamboutos a eu beaucoup de chance cette année ci. Beaucoup de chances, beaucoup de veine, parce que pour une équipe réhabilitée le 10 janvier,  avec le championnat qui devait démarrer le 2 février, je suis arrivé à Mbouda le 15 janvier, soit à deux semaines de la première journée. Je vais d’abord vous dire une anecdote. Le samedi 1er février à 17h, veille de la première journée du championnat, j’avais 12 joueurs qualifiés pour jouer le lendemain  contre Coton Sport, le champion du Cameroun et vice champion d’Afrique en titre. Donc, déjà sur le plan psychologique, l’entraîneur que j’étais, était affaibli, amoindri. Oui, il faut être honnête.  Avec cela, les 5 premières journées m’ont servi de recrutement et préparation en même temps. Parce qu’à vrai dire la culture, le foncier n’a pas été préparée. Parce que nous savons nous autres techniciens que, pour une bonne préparation, d’une équipe pour jouer un championnat qui dure 10 mois comme le nôtre, il faut au moins six semaines. Nous avons eu moins de deux semaines pour faire à la fois le recrutement et la préparation. Malgré cela, avec l’apport du douzième homme notre public, et la mobilisation de nos dirigeants, on a quand même pu tenir après cinq journées de souffrances. On a fini la phase aller curieusement avec 31 points, 3e équipe au classement. A la phase retour on a ressenti la fausse forme de la phase aller. Vous savez quand un joueur n’est pas bien préparé pendant la phase aller on peur endurer mais la phase retour est catastrophique. Ce qui fait qu’on a perdu beaucoup de matchs, on a reculé jusqu’à la 8e place. Qu’à cela ne tienne, il faut avouer que nous avons fait un assez bon boulot, et nous terminons 8e avec 55 points. Je crois que ce n’est pas nul. Une fois de plus, je tire un grand coup de chapeau à mes enfants, aux dirigeants et surtout au public de Mbouda. Un public qui adore le football et qui supporte son équipe. Contre vents et marées, les supporters sont là derrière leur équipe. Actuellement nous sommes en vacances et on prépare la saison prochaine.
Si le point positif a été le public de Bamboutos, le point négatif reste la gestion administrative qui a incité des mésententes, des divisions et pire, des grèves à répétition des joueurs jusqu’à la dernière journée du championnat.
Absolument! Il faut être honnête de le reconnaître si le grand point positif a été le public comme vous le dites, le point négatif a été l’administration. Mais pourquoi l’administration ? Moi je pense qu’elle a été prise de court. Donc les dirigeants n’étaient pas préparés à recevoir ce cadeau là qui leur est tombé sur la tête à moins de deux semaines du début du championnat. Sur le plan financier, ils n’étaient pas prêts il faut le reconnaître. Ce qui a fait que, ce qu’on a fait miroiter aux enfants, aux joueurs comme moyens matériels, on n’a pas été capable de tenir. Avec toutes ces grèves à répétition, on a perdu beaucoup de plumes. On a perdu plusieurs matchs à cause des grèves. Les enfants qui font grève à la veille d’un match, sur le plan mental, sur le plan de l’influx nerveux, ça ne passe pas. N’importe comment, quand il est au stade le lendemain, le joueur pense encore à la grève d’hier, et bien sûr, il ne peut pas donner le meilleur de lui-même sur le terrain. Sans cela, je pense qu’on aurait pu faire un très bon parcours plus élogieux que celui ci. Regardez: préparation insuffisante ajoutée à des grèves à répétition, les joueurs avaient souvent au stade des jambes qui pesaient, qui flagellaient, ils étaient fatigués et ils ne tenaient pas les matchs sur le plan physique psychologique et mental. Heureusement qu’il y avait bien souvent le douzième homme pour les pousser à donner tout ce qui leurs restaient dans les trippes jusqu’au coup de sifflet final. Sans cela, on aurait pu faire une saison je crois explosive, pour une équipe qu’on a ramassée après 7 ans d’hibernation, de purgatoire, de disparition.
Quelles perspectives pour la saison prochaine coach?
Si je suis encore l’entraîneur de Bamboutos la saison prochaine, d’abord à l’endroit  de mes dirigeants directs, pour que je sois en adéquation avec mon public, de me donner les moyens pour travailler. Faire un bon recrutement, et avoir le temps de préparer la saison. L’autre facteur déterminent c’est le nerf de la guerre. Il faut l’argent pour recruter et payer les salaires des joueurs à temps pour qu’ils soient mentalement, physiquement et psychologiquement prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes à chaque match. A l’endroit des dirigeants du football que sont la ligue et la Fecafoot, je demanderai qu’ils fassent un effort pour que le calendrier ne subisse plus des arrêts intempestifs comme cette saison. La coupe du monde nous a fait perdre un mois, après, il y a eu les matchs en retard de Coton qui nous ont encore fait perdre un mois, à attendre. Tout ça fait perdre de l’énergie. Les joueurs perdent les jambes, ils perdent le pied, et il est difficile de refaire des préparations classiques avec ce genre de préparation permanentes. Cette année on a eu au moins trois pauses qui ont coûté chers aux entraîneurs et aux équipes.
Propos recueillis par Honoré Feukouo


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