Aux trousses des jeunes sexistes
Dschang. Les étudiants sensibilisent leurs camarades contres les
discriminations liés au sexe.
Le phénomène des discriminations
sexistes prend de l’ampleur au sein du milieu des jeunes. C’est pour inciter la
communauté estudiantine de l’université de Dschang et des environs à prendre
conscience de ce mal, et à fournir des efforts pour venir à bout, qu’une
campagne de 16 jours d’activisme pour «mettre à contribution les jeunes dans la
lutte contre les violences sexistes au Cameroun et en Afrique» se déroule du 25
novembre au 10 décembre 2014 à Dschang.
Ceci, à l’initiative du mouvement Horizons jeunes. Les membres de ce mouvement énumèrent les
formes de violences sexistes qui se multiplient autour d’eux. D’abord sur le
plan physique comme le déplore Salif Mforain Mouassie, le coordonnateur
d’Horizons jeunes, «Avec nos salles de cours où il faut arriver tôt pour
occuper une bonne place, les plus robustes garçons qui arrivent tardivement à l’amphi, se
contentent d’aller violenter les filles fragiles pour s’installer à leurs
places, confinant ces dernières frustrées, à suivre les cours dans des
positions incommodes alors qu’elles se sont battues pour ne pas subir
cela ». Carole Fopa la responsable
des projets de ce mouvement, narre le cas des multiples jeunes filles qui à
Bafou et dans les localités rurales environnantes arrivent au campus effrayées
parce qu’elles «subissent le repassage des seins imposées à elles par leurs
parents qui le font disent-ils pour les protéger de la sexualité
précoce ».
Les discriminations liées au
sexe, sont aussi évoquées par Salif Mforain Moussie qui confie que sur deux
étudiantes sur trois, subissent des abus sexuels de leurs camarades. «Lorsqu’un
homme va rendre visite à son camarade, il n’y a pas de problème. Lorsque c’est
une femme qui reçoit un homme, il profite bien souvent pour la prendre de force
arguant pour se défendre qu’elle est venue pour cela et il a juste mis les
efforts physiques nécessaires pour parvenir à la satisfaction mutuelle des
deux ». Les violences sont aussi politiques et concernent les deux sexes.
«En salle de cours, lorsqu’une fille se lève pour se porter candidate comme
responsable de la classe, elle est huée par les hommes » et les hommes de répliquer
qu’ils reçoivent aussi les insultes des filles lorsqu’ils se lèvent pour
présenter un exposé, un engagement ou mener une activité publique. Des petites
violentes sexistes menées le plus souvent inconsciemment qui méritent d’être
combattues pour éviter le pire comme le clame Paolo Pangui secrétaire exécutif
de ce mouvement Horizons jeunes. Ces jeunes qui eux-mêmes, subissent d’autres
violences lors de leur campagne en cours, puisqu’ils sont souvent repoussés par
leurs camarades lorsqu’ils abordent ce sujet au campus. Mission bien difficile
pour eux que celle d’atténuer les discriminations et violences sexistes au sein
des jeunes étudiants.
Honoré Feukouo
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