samedi 29 novembre 2014

les enseignants d'université en grève

Grève sous fond de «violences» verbales.
Dschang. L’administration et les syndicalistes s’accusent mutuellement d’utilisation des actes d’intimidations dans la grève entamée lundi dernier.
Comme initialement promis, les enseignants se sont abstenus de dispenser les cours dans les différents amphis de l'université de Dschang cette semaine. une grève qui a repris lundi le 24 novembre 2014, et qui s'est poursuivi toute cette semaine, jusqu'au vendredi 28 novembre 2014. Et ce mouvement de débrayage est selon le communiqué publié par le Synes, sur le point de se poursuivre la semaine prochaine, et progressivement jusqu'à ce que les sollicitations de ses enseignants soient satisfaites. l'opération campus sans cours continue et sans pour l'instant, des grands progrès au niveau des négociations.
  Campus mort à l’université de Dschang. Toutes les salles de cours, de travaux et les amphis que nous avons parcourues hier mardi 4 novembre 2014 au second jour de la grève, sont désertes. Il n’y a pas d’enseignants, nous rétorquent les rares étudiants que nous trouvons amassés à l’entrée des amphis. Le mot d’ordre de «cessation d’activités d’enseignement du lundi 3 novembre au samedi 8 novembre 2014 » lancé par le Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) est bien observé à l’université de Dschang, à la grande satisfaction de la branche locale de ce mouvement. Cependant, pèse sur eux des actes de violences. Robert Charles Dimi le doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines, accuse les syndicalistes d’avoir violemment sorti des salles, les enseignants qui voulaient faire leur travail, comme si l’observation du mot d’ordre d’un syndicat est un acte obligatoire pour tous. Aucun responsable de l’université de Dschang n’accepte toutefois, de faire de déclaration officielle, arguant que c’est au ministère de l’enseignement supérieur que doit venir la réponse.
Pour les syndicalistes, c’est une mesure d’intimidation qu’on annonce pour les prendre à défaut. «C’est ce matin que le doyen m’annonce que j’ai porté main sur un enseignant pour le contraindre à respecter notre mot d’ordre de grève » s’exclame le Pr Albert Gouaffo, coordonnateur du Synes à l’université de Dschang. Ce dernier qui s’offusque du fait qu’on veut par là remettre en cause son éducation et son intelligence au point de l’assimiler à un barbare sauvage, rappelle que «ces propos de dénigrements ne vont pas nous décourager à solliciter que cessent les dysfonctionnements du fonds spécial d’appui à la modernisation de la recherche universitaire décidée depuis  2009 ».  Antoinette Simonet vice doyen à la faculté des sciences économiques et de gestion, est du lot des enseignants qui effectuaient leur cours le lundi. «Je ne savais pas qu’il y avait grève. J’étais dans un amphi et des collègues sont venus se présenter gentiment comme syndicalistes, et ils n’ont dit qu’il y avait grève. Dès qu’ils m’ont expliqué, j’ai décidé d’arrêter les cours le temps que ça se calme » explique cette dernière.  Les enseignements arrêtés dans toutes les facultés, c’est dans les bureaux qu’on retrouve la majorité des enseignants, surtout ceux du corps administratif de l’université. Il est ici question d’en profiter pour finaliser les requêtes déposées par les étudiants et les autres dossiers qui traînent.
Honoré Feukouo

«La grève est respectée à 100% »
Pr. Albert Gouaffo. Le coordonnateur du Synes de l’Université de Dschang réagit.
Notre stratégie consistait à ne pas rester à l’entrée du campus comme nous avions l’habitude de faire, mais d’aller vers les collègues parler avec eux, et les expliquer les enjeux et les raisons de la grève. L’information que nous avons reçus des collègues, à peine six qui continuaient à faire cours, c’est qu’ils n’étaient pas informés. Nous avons respecté la solennité des enseignements. Dès que nous arrivions, nous appelions par un signe l’enseignant qui sortait vers nous et après avoir écouté nos explications, c’est lui qui rentrait en salle prendre le micro pour demander l’arrêt des cours. Donc l’information selon laquelle  nous avions usé de violences, sont complètement fausses. Nous prévoyons juste ne pas céder à ces manœuvres d’intimidations et aller jusqu’au bout nous rendons notre rapport quotidien à notre hiérarchie du syndicat. Pour l’instant, le mot d’ordre est respecté à 100%. S’il y a pourparlers, on nous tiendra informés puisque nous restons ouverts aux négociations.

Propos recueillis par H F

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