mercredi 18 août 2010

Valsero en concert à Bafoussam


Le rappeur a donné un concert vendredi à Bafoussam pour présenter son nouvel album, « Autopsie ».
C’est quand on est jeune qu’on a la force de changer sa vie, celle de son entourage et de son pays». C’est en fredonnant ce message, que  Valsero a fait son entrée dans la salle du foyer de l’église catholique de Koptchou à Bafoussam. C’était vendredi 14 août 2010, devant un public de près de 750 jeunes, selon Flaubert Djateng, l’organisateur du spectacle.
Dès le début de la soirée, l’on a observé de l’agitation dans toute la salle. La foule a tôt fait d’entamer en chœur la chanson à succès «Lettre au président». Obligeant Valsero à l’interpréter. Ce titre sera immédiatement suivi de la deuxième lettre au président, «Réponds». Le public se déchaîne et reprend en chœur la chanson. Les agents de sécurité sont obligés d’intervenir pour empêcher les spectateurs de monter en masse sur l’estrade.
Au milieu du spectacle, Valsero marque une pause et présente brièvement de son nouvel opus de 11 titres, «Autopsie (d’un Etat mort). Il va en interpréter quatre chansons, dans lesquelles il évoque la misère du peuple et sollicite «un nouveau contrat social qui va nous sortir de la misère», de même que la liberté, le progrès, la démocratie, le vote transparent... Valsero a aussi invité son public à s’engager dans le combat en allant s’inscrire sur les listes électorales, à voter et à défendre leur vote le moment venu.
Après une heure sur de spectacle, l’artiste va quitter la scène. Il s’en excuse en déclarant qu’il n’est pas complètement remis de son accident de la circulation survenu le 6 août dernier. A ce propos, il a affirmé : « il n’y a pas de sécurité routière au Cameroun. Mais, grâce à Dieu, je suis vivant».
La première partie du spectacle a été assurée par Carlos K. Comme Valsero, il était l’invité de la 2ème édition du festival des jeunes organisé par l’Ong Zenü Network du 9 au 13 août 2010 à Bafoussam, sous le thème «Cinquantenaire de l’indépendance au Cameroun: les jeunes s’adressent aux décideurs».
Honoré Feukouo
 

Valsero : « Ils revient aux jeunes de sauver le Cameroun »
Le rappeur parle du nouveau combat qu’il mène en chanson.
Vous appelez les jeunes à aller aux urnes en 2011. Pour qui voter?
Le problème n’est pas de savoir qui va voter pour qui. Le problème c’est qu’il faut qu’on aille voter. C’est un feeling, c’est un mode de vie. Quand il y a les élections aux Etats-Unis, les Camerounais regardent cela comme un film. Ils connaissent les noms des opposants et de ceux qui sont au pouvoir. C’est pareil pour la France. Les Camerounais connaissent le parti socialiste, républicain, L’UMP, Sarkozy, Le Pen… Mais si tu leur demandes quel est le nom du maire de leur commune, ils ne connaissent le pas. Donc, il faut apprendre ça aussi aux jeunes.
Vous avez déjà adressé deux lettres au président, avez-vous reçu une réponse?
Non! Je n’attends pas du tout que le président me passe un coup de fil ou qu’il me donne quelque chose. La jeunesse a des doléances, des questions, et moi je les lui pose. Il y a le chômage. Il ne me concerne pas, je ne suis pas au chômage. Il y a la famine, qui ne me concerne pas non plus, je n’ai pas faim. Ce n’est pas de moi qu’il s’agit, mais de tous ces jeunes qui souffrent, de tous ces jeunes qui ont des diplômes et qui sont au chômage. On demande au président de donner à tous les jeunes la chance d’avoir la vie qu’ils méritent, qu’on prône la méritocratie et l’égalité des chances.
Valsero n’a-t-il pas peur quand il interpelle le président ?
Si on n’interpelle pas le président de la République, on va interpeller qui? C’est le président qu’on doit interpeller, parce qu’il est le garant de toutes les institutions. Donc, c’est à lui que je m’adresse, je n’ai pas le choix.
50 ans après l’indépendance du Cameroun, quel est votre message aux jeunes ?  
50 ans après, on  n’a pas eu une avancée énorme. Le message que je peux adresser aux jeunes c’est qu’il faut que les prochaines 50 années ne soient pas comme les 50 années qui sont passées. Les vieux ne peuvent pas changer ce pays, c’est à nous les jeunes de le faire. La preuve, ça fait plus de 50 ans qu’ils dirigent le pays, ils ne laissent aucune chance aux jeunes. S’il faut sauver le Cameroun, que les jeunes comprennent que c’est leur responsabilité. C’est un peu le sens de l’album «Autopsie». C’est maintenant qu’on doit faire les choses.
Propos recueillis par
 Honoré Feukouo



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