jeudi 1 janvier 2015

sport pour enfants

Les enfants sportifs marginalisés
Sport de maintien. Les jeunes sont généralement mis en marge des groupes de sport de maintien.
 Il est un peu plus de 5h ce mardi 9 décembre 2014.  Des groupes de sportifs s’exercent à l‘esplanade de la communauté urbaine de Bafoussam. comme pour se donner un second souffle ou une motivation, certains groupes, scandent des chansons obscènes. On comprend vite qu’ils ne peuvent pas le faire en présence des enfants. En observant les visages, on ne remarque aucun jeune dans ces groupes. Olive Ewolo responsable d’un groupe de sport, reconnait qu’elle évite de mettre les jeunes avec les adultes ensemble. «On a rarement des jeunes qui viennent s’inscrire dans nos groupes. Ici, ce sont en majorité des adultes qui ont des problèmes de surpoids et de santé à améliorer ». Lorsqu’il s’agit des jeunes qui viennent poser ces problèmes selon cette monitrice, «on aménage un programme spécial pour eux. C’est le plus souvent pendant les vacances que les parents nous confient leurs enfants qui ont un problème surpoids». Au stade omnisport de Bafoussam, les enfants qui sont dans certains groupes, subissent un suivi particulier et n’effectuent pas les mêmes mouvements que les autres.  Même constat au stade omnisports de Bafoussam. Les jeunes bien que membres d’un groupe, s’entrainent en marge du groupe. Ici, ils subissent des entraînements athlétiques. Venu avec ses enfants dans son véhicule, Un sportif les oriente d’abord dans un coin et les instruit de s’étirer. Il rejoint rapidement son groupe de temps à autre, il passe et redonne quelques exercices à ses enfants qui l’appliquent. Ces derniers ne manquent pas lorsque leur paternel a le dos tourné, d’essayer d’effectuer les mouvements qu’effectuent de l’autre côté les adultes. Ce, en redoutant d’être surpris par leur papa qui ne l’autorise pas.
 Selon Isidore Dassi le responsable d’un  groupe de sport de maintien, les jeunes méritent un suivi différent des adultes. Pour cet ancien boxeur, «c’est quand ils sont jeunes, qu’il est approprié de conseiller, d’orienter les jeunes vers la pratique des activités sportives qui non seulement contribuent au maintien de leur forme et santé, mais également, leurs sont utiles pour spécifier leur formation, l’endurance et leur devenir pourquoi pas professionnel». Pour Boniface Zebazé professeur d’éducation physique et sportive qui est en outre animateur d’un groupe de sport de maintien, les jeunes au lieu de s’inscrire et de suivre le rythme des groupes de sport de maintien qui sont des mouvements appropriés pour adultes, doivent pratiquer un sport spécifique qui peut leur être bénéfique dans leur carrière. Il conseille entre autre la natation, l’athlétisme, les arts martiaux, et des sports de groupes comme le tennis, le basket ball, le hand ball, le football. «On constate que beaucoup de bons footballeurs d’aujourd’hui, passent par des écoles de football où ils commencent et sont initiés très jeunes aux fondamentaux. Il en est de même pour les autres activités sportives où des parents inscrivent les jeunes pour qu’ils y aillent pour se distraire et à la fin, se découvrent un talent au point de pratiquer et de vivre de cette activité sans abandonner la poursuite de leurs études qui conditionne leurs déplacements et plus tard leur réinsertion professionnelle ». Sachant de quoi il parle, il cite de nombreux jeunes dans ce cas qui se sont épanouis parce que recrutés très jeunes en raison de leurs talents sportifs. Dans les groupes de sport de maintien, les jeunes qui ont aussi des difficultés à respecter les horaires de travail des adultes, demeurent marginalisés.
Honoré Feukouo

  
L’enfant mérite d’être sportivement bien suivi »
Jean Jacques Kouassi. Professeur d’éducation physique et sportive, il suit particulièrement les jeunes sportifs.
Est-il approprié pour un jeune de s’inscrire dans un groupe de sport de maintien et de suivre les activités comme les adultes ?
Le sport chez l’enfant n’est pas la même chose que chez l’adulte. Si un jeune effectue un mauvais échauffement, il est exposé à des fractures, à des déboitements et à d’autres risques sur sa santé. Le déroulement des activités lorsqu’il est mal organisé chez un jeune, peut aboutir à un retard de croissance par exemple. Vous voyez donc qu’il n’est pas opportun de mettre nécessairement les jeunes qui font le sport pour le développement, la croissance et l’entretien du corps, avec les adultes qui pratiquent des activités visant au maintien de leur santé, au combat du surpoids et à la recharge énergétique de leur corps. Nous avons des adultes qui après le sport, pour la récupération, prennent en groupe le bouillon, des bières et autres commodités qu’ils se le permettent. Alors que les jeunes qui viennent, doivent juste après, aller à l’école, sans moyens de compenser cette énergie et surtout la dose de vitamine nécessaire à leur organisme. Cela est dangereux parce qu’ils se retrouvent vite avec des problèmes cardiaques, musculaires et cérébraux difficile à résoudre par la suite. Il faut donc que les jeunes qui pratiquent le sport aient une dose particulière à leur âge qui ne soit pas la dose adulte en termes de qualité de mouvements et en quantités d’activités effectuées.
Que conseillez- vous aux jeunes qui veulent se lancer dans la pratique du sport de maintien?
Les jeunes doivent se spécifier quitte à changer d’activité périodiquement pour se spécialiser et s’adapter à tous les sports. Le sport est très utile pour les jeunes. Il contribue au rejet des toxines dans leur corps, à maintenir l’équilibre dans leur organisme. Mais il faut le faire de manière organisée. C’est pour cela que nous conseillons aux jeunes de pratiquer en groupe des activités sportives cela les formes, les forges. Ils y apprennent la confiance en soi, car il faut être confiant pour entreprendre un mouvement, un geste qu’on ne sait pas avant, être confiant et déterminé pour l’apprendre, s’améliorer et le prouver à soi même avant les autres. Les jeunes acquièrent aussi la capacité d’autonomie. C’est le cas d’un jeune footballeur, volleyeur, handballeur, basketteur… qui a le ballon. Il faut choisir entre faire une passe à l’un de ses 2 à trois coéquipiers disponibles ou continuer à avancer le ballon. Il n’a pas un enseignant pendant ces quelques secondes pour l’aider à décider en cas de situation difficile. A côté de l’esprit de décision qu’il se forge, il y a celui de l’entre-aide. Voler au secours d’un camarade en situation difficile, l’aider à s’améliorer cela compte pour le jeune et booste leur moral mutuellement. Le sport booste aussi la mémoire du jeune qui se régénère et qui apprend au quotidien. Mais il faut qu’ils soient bien suivis, qu’ils récupèrent bien et qu’ils n’en fassent pas trop. Il y a des adultes qui viennent et s’imposent une grande dose d’endurance pour obtenir rapidement un résultat. Ce ne doit jamais et en aucun cas, être la même chose pour un jeune.

Propos recueillis par Honoré Feukouo

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