mercredi 3 août 2011

la prise en charge de l'hémodialyse à Bamenda

Un service surexploité
Bamenda. Le centre d’hémodialyse de l’hôpital général voit d’un mauvais œil les carences de Yaoundé.

La rage de Joseph Ekwene est compréhensible. Venu de Yaoundé, ce patient qui souffre d’une insuffisance rénale, se plaint des difficultés qu’il a à trouver un espace disponible afin d’accéder à la machine pour subir une séance de traitement. Un hic qui tranche avec la gentillesse du personnel qui le reçoit dans ce service. Le Dr Alain Mambap, en sa qualité de chef du département du centre d’hémodialyse de l’hôpital régional de Bamenda,  constate que depuis le mois d’avril, 15 nouveaux patients se sont augmentés d’un coup. «Leur arrivée fait en sorte que le centre est  déjà actuellement exploitée à son maximum. Ils viennent de Yaoundé. Ce sont ceux qui étaient pris en charge au centre d’hémodialyse du Chu qui est actuellement non fonctionnel, je crois».
Le centre d’hémodialyse de Bamenda, arrivait jusque là à gérer ses patients venus des régions de l’ouest et du Nord-ouest, tel que prescrit dans le cahier des charges, par le ministre de la santé publique André Mama Fouda, lors de son inauguration le 2 décembre 2009. «On ne s’est pas encore retrouvé avec plus de 62 patients en permanence au cours d’un mois.» Constate l’infirmier major Njunjuah Franklin, responsable de l’administratif au Centre d’hémodialyse de Bamenda. Actuellement, 72 patients sont pris en charge. Le personnel en place use de diplomatie pour orienter les nouveaux patients vers le centre d’hémodialyse de Garoua. Ces derniers sont d’autant plus inquiets, qu’il faut déplacer un technicien de Yaoundé au cas où l’une des huit machines Fresinius 4008S présentait une faille technique. A côté du manque de personnel et surtout d’un néphrologue, les déplacements du Dr Ashu Tatang Gloria sont très attendus. Cette dernière doit quitter son service à l’hôpital général de la Yaoundé, pour venir ici assumer comme coordonnateur, ce service en tant que néphrologue.
Chaque jour, les six infirmiers se relaient en trois équipes de deux personnes, pour superviser en trois séances, le passage de huit patients. C’est le Dr Alain Mambap qui fait aisément les comptes. «Ceux qui passent ce lundi, reviennent jeudi. Ceux de mardi seront de nouveau là vendredi tandis que ceux de mercredi repassent samedi. Notre effectif et le nombre de machines disponibles ne peuvent que nous permettre d’assurer le suivi de 24 patients par jour, soit 72 séances par semaines. Lorsqu’il s’agit d’un patient qui a une insuffisance rénale simple ou une insuffisance rénale aigue, on peut espérer qu’il va retrouver la pleine guérison au bout de 10 jours ou deux semaines de traitement bien suivi. Si le patient et victime d’une insuffisance rénale chronique, la durée du traitement peut s’étendre toute la vie ce qui fait qu’il y aura une place prise en permanence sur les machines.» Ces arguments font en sorte que les nouveaux patients ne sont pas toujours les bienvenus dans ce service actuellement.
Honoré Feukouo

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