mercredi 3 août 2011

Valsero veut sauver la démocratie au Cameroun

Le «général» Valséro sensibilise «les enfants de la révolution».
Spectacle. Le rappeur a profité d’une prestation pour inviter les jeunes à accomplir leurs devoirs citoyens.

Le Général Valsero comme il se fait appeler par son public, vient de sortir un maxi tube de trois chansons. L’artiste engagé, fidèle à son style de rappeur, profite de ces chansons pour se positionner sur l’actualité du Cameroun et du monde. Il s’agit de la chanson «Freedom» encore titrée « liberté pour l’Afrique». Il célèbre dans ce tube, le courage des jeunes de la Tunisie, de l’Egypte et des autres pays Africains qui se sont levés comme un seul homme pour œuvrer afin que leur liberté, par l’application de la démocratie, soit une réalité dans leurs pays. Toutefois, le cas de ces Etats ne doit pas être un modèle à copier au Cameroun, pense l’auteur de la «Lettre au président». Dans la seconde chanson intitulée «J’en veux», il crie sa colère contre «tous ces mecs qui financent des guerres et clame sa volonté de voir la jeunesse Camerounaise prendre ses responsabilités et obtenir le changement par la voix des urnes. On appelle plus cela urne. C’est le bac des frustrations.» Valséro a exécuté ces chansons,  en acapela, devant un public composé d’environ 500 jeunes, le vendredi 15 juillet 2011 à la maison  du parti de Bangangté. Il était la guest-star du Festival national des jeunes du Cameroun pour la troisième année consécutive.
Sa prestation rythmée par des improvisations, a été entachée par la qualité défectueuse du matériel d’animation. C’est en chœur que le public a accompagné au chant, les titres à succès de Valséro tel que «lettre au président»,  «Va voter» et autres. Après une prestation musicale qui a duré plus d’une heure, le général Valséro a consacré une autre heure à son discours de sensibilisation du jeune public présent en ces lieux.  Selon lui, «La jeunesse camerounaise a besoin d’être bousculée un peu. Et parfois j’ai l’impression qu’elle est un peu amorphe, qu’elle ne perçoit pas ses responsabilités parce que, le développement d’un pays passe par sa jeunesse. Et parfois j’ai l’impression qu’elle ne se rend pas compte et que la jeunesse camerounaise ne prend pas exemple. Parce que les autres pays, les jeunes ont pris leur destin en main. Nous on a été très patient. Il est peut être temps qu’on arrête d’être très patients. A chaque peuple son timing». Il a surtout invité la jeunesse camerounaise à s’inscrire massivement sur les listes électorales et à aller voter le moment venu. « Allez-vous inscrire sur les listes électorales pour ne plus crier hold up après. Ils nous font croire qu’on est faibles. Qu’on ne peut même pas diriger nos vies. Imaginez-vous que le président national de l’Oj Rdpc à 43 ans. Comme quoi, il faut avoir plus de 40 ans pour commencer à espérer ici au Cameroun, et 50 ans pour avoir un boulot. Va voter pour dire au moins non, en exprimant ta frustration». A clamé l’artiste
Honoré Feukouo


Les présidents qui nous dirigent sont des vraies merdes »
Valséro. Le rappeur invite les jeunes à aller voter pour exprimer leurs frustrations.
On retrouve le général Valséro dans la casquette d’un leader d’opinion qui au delà de sa musique tiens je dirai déjà des meetings?
On a un enjeu clair qui est de donner au Cameroun une jeunesse qui ait la force de soutenir les enjeux à venir. Il faut que toute la jeunesse travaille pour cet objectif. On a un autre projet à présenter à la jeunesse. C’est un projet qui s’appelle liberté pour l’Afrique. Il y en a quelques uns qui l’ont écouté et qui l’ont bien apprécié. Plus sérieusement, c’est un projet de sensibilisation à la bataille électorale. Le projet s’appelle «je vote donc j’existe». Il est question que tous les jeunes aillent s’inscrire sur les listes électorales. Ne pas aller voter voudrait dire que l’avenir du Cameroun doit se faire sans toi. C’est quelque chose qui va aller grandissant. Nous les enfants de la révolution on vous demande d’aller voter. On n’appelle pas ça l’urne. On appelle ça le bac à frustration. C’est là bas qu’on va aller déverser nos frustrations. Il ne faut pas que les gens n’aillent pas déverser leurs frustrations. Je n’ai pas envie de dire non dans mon quartier. Ce jour là, je vais aller dire non là bas.

Pouvez vous nous présenter le contenu de ce nouveau tube que vous venez de sortir ?
Ce n’est pas un album. C’est un maxi. On a fait un titre qui s’appelle «j’en veux», et un second titre qui s’appelle «freedom» et «liberté pour l’Afrique». Il est temps de faire comprendre à la jeunesse que l’avenir du Cameroun ne peut pas se faire sans eux. Avec le nouveau concept qu’on a mis sur pied qui s’appelle les enfants de la révolution, on a élaboré ce projet musical pour la jeunesse. «Liberté pour l’Afrique» est une révolution un peu évolutive qui est là pour faire avancer la pensée. Si on ne fait plus de musique, on a l’impression qu’on est un tout petit peu mort. On est un peu tous, des enfants de la révolution. Ce projet musical a un objectif. C’est internationaliser notre combat. S’il arrive quelque chose au Cameroun, si ça arrive au Congo, si ça arrive au Tchad où en Côte d’Ivoire, on est tous concernés. A chaque fois on a tous les mêmes problèmes. Ce sont les mêmes multinationales qui sont en Côte d’Ivoire qui se retrouvent au Cameroun et qui contrôlent un peu partout dans le monde avec leurs ramifications. Ce sont ces multinationales comme le Pmuc, le groupe Bolloré et autres, qui sont responsables de tout ce qui nous arrive. D’accord les présidents qui nous dirigent sont des vraies merdes. Mais les autres, ils jouent aussi un rôle important là dedans. Liberté pour l’Afrique s’est inspirée un peu de tout cela. En Tunisie, en Egypte, la jeunesse s’est un tout petit peu organisée. Même en Côte d’Ivoire où la jeunesse s’est un tout petit peu bagarrée. Cette inspiration pour dire qu’on est tous ensemble, qu’on est tous pareils, qu’on mène tous le même combat, qu’on rêve tous d’indépendance, on est tous liés d’une façon où d’une autre.
Propos recueillis par H F

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