Les malades en quête des Anti rétroviraux
Bamenda. La rupture des CD4 est évoquée comme la cause du décès de quatre patients séropositifs cette semaine.
Les kits d’anti rétroviraux ne sont plus à la portée des patients séropositifs de Bamenda. «C’est depuis bientôt deux semaines que le stock des antirétroviraux est épuisé à Bamenda. Il n’est même pas possible d’en trouver dans les pharmacies de la ville.» Explique d’un air pathétique l’un des patients que nous trouvons à l’hôpital du Jour qui est la principale unité de prise en charge des séropositifs de Bamenda. Les patients venus entrer en possession de leurs médicaments, déboursent la somme de 3000Frs pour le test pré thérapeutique et attendent d’entrer gratuitement en possession de leurs antirétroviraux. Les anciens malades guettent les médecins qui s’occupent habituellement d’eux dans ce pavillon. Le Dr Johannes Jochum et son homologue Yurika Raymond responsables du mouvement dénommé Ensemble pour une Solidarité Thérapeutique Hospitalière en Réseau (Esther) de Bamenda ne sont visibles nulle part à «l’hôpital du jour» de Bamenda. Leur absence tranche avec la foule observable au service d’accueil. Près d’une centaine de patients étaient visibles le lundi 18 juillet 2011, au service de réception et des urgences. Les quatre infirmières en poste, s’employaient à appeler ceux qui devaient effectuer le test pour les orienter au laboratoire. Les autres étaient progressivement conduits vers le service d’information, éducation et communication. «On essaye de remonter moralement les malades ici en attendant... » Nous explique l’une des infirmières sans plus de précision.
Les responsables des mouvements de soutien aux patients, semblent plus inquiets. «Ce sont ces mêmes médecins qui parlent de rupture de stock des CD4 et des antirétroviraux qui en permanence disent aux malades lorsqu’ils débutent le traitement qu’il est important de ne pas l’arrêter en chemin. Nous avons déjà enregistré le décès de quatre patients qui pourtant semblaient en bonne santé cette semaine. Je peux vous assurer, à moins qu’on me dise le contraire, qu’ils sont morts faute du suivi de leur traitement» assure Gambe Ambo Ashu. Comme pour soutenir le poids de ses propos, ce dernier rappelle que «l’effet antiviral de ces molécules agit sur une étape tardive de la formation du virus dans les cellules infectées, en empêchant la formation des protéines qui constituent l’enveloppe interne du génome viral. Lorsqu’ils ne suivent pas leur traitement à temps, en prenant leurs antirétroviraux au moment opportun, le virus retrouve un souffle nouveau pour se développer plus rapidement et causer des tors conséquents en un laps de temps dans l’organisme du patient.»
Les responsables de la santé du Nord-Ouest approchés, se dérobent. C’est le cas du délégué régional de la santé publique dans la région du Nord-Ouest et du responsable du centre d’approvisionnement dans la même localité. Ces derniers, se sont empressés de se montrer forts occupés renvoyant tout entretien à un autre jour. Le directeur général de l’hôpital régional de Bamenda a repoussé le reporter du jour en sollicitant que ce dernier revienne avec une autorisation du ministre de la santé publique. «Je ne suis pas autorisé à faire des déclarations. Surtout maintenant que nous sommes en période pré électorale. Toute déclaration peut être déformée et mal utilisée. Retenez que nous nous en tenons en ce qui concerne le Sida aux mesures qui sont prescrites par la hiérarchie. C’est donc avec l’autorisation du ministre de la santé que nous pouvons faire une quelconque autre déclaration. » Nous dit poliment le Dr Charles Awasom. Les patients sous antirétroviraux estimés à 2800 personnes environ, demeurent inquiets.
Honoré Feukouo
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