mercredi 3 août 2011

Le chômage dans la musique
Alain Paulin Ndanga. Faute d’emploi, il s’active au Conseil national de la jeunesse et par la chanson.
Armé de sa guitare, Alain Paulin Ndanga, est aux avants postes lorsqu’il faut à chaque fois, chanter l’hymne de la 3ème édition du festival des jeunes. Sa volonté permet vite de déceler qu’il sait de quoi il parle. Agé de 31 ans, il est à la recherche d’un emploi depuis bientôt dix ans. Le sentier de la galère débute en 2002.

Tout juste nanti de sa licence en sciences de la terre obtenu à l’université de Dschang, il fait les concours dont on lui parle. Il alterne cette volonté de dénicher un emploi de fonctionnaire, avec les petits jobs qui lui tombent sous la main. De 2002 à 2003, il exerce comme chef du personnel dans une librairie basée à Bangangté. «Je cordonnais l’équipe de livraison et je gagnais 50.000F par mois, un salaire qui était irrégulier.» Frustré, il rend son tablier et rejoint ses camarades de promotion comme enseignant vacataire dans les lycées, et enseignants titulaires dans le privé. «Là aussi, je me rends compte que mon salaire ne me permet pas de joindre les deux bouts. On nous payait 600 à 700F de l’heure. Et il fallait bagarrer pour avoir plus d’une classe, au vu de la demande». Sa troisième expérience professionnelle se déroule dans un commerce de Bangangté. «Je travaillais avec un commerçant qui loue les bâches et les chaises et assure le service traiteur lors des manifestations. J’étais bien décidé à me contenter des 50.00F qu’il me donnait par mois. Mais mon patron qui n’avait pas un niveau scolaire élevé, s’en prenait à nous les longs crayons qui n’arrivions pas à bien faire fructifier une affaire qui marchait pourtant dix fois mieux avec notre présence.»
Alain Paulin Ndanga finit par être limogé et décide de ne plus travailler pour quelqu’un. Il faut négocier un emploi sécurisant. Mais ses dossiers et projets ne vont pas aboutir, faute de financement. Du fait de quoi? Il évite la question. Devenu président communal du conseil national de la jeunesse du Cameroun à Bangangté, il a appris à se retenir comme un homme politique.  Après de multiples hésitations, il se lance dans la musique. «A force de chanter dans les lieux publics, de participer à des petits concerts, j’ai déjà pu obtenir de quoi avoir un petit orchestre. Ce n’est pas complet mais cela me permet déjà d’évoluer de manière indépendante.» Le reste du temps, Alain Paulin Ndanga abhorre sa casquette du Cnjc pour aider les multiples autres jeunes qui viennent vers lui avec le souci d’obtenir un emploi. Sa principale réussite à ce niveau : savoir contourner les difficultés qu’il a rencontrées pour permettre à quatre des membres de son bureau au sein du Cnjc, d’être admis au Pajer-U et au Piassi ainsi qu’a d’autres opportunités d’emplois. Une bien maigre moisson, au vu du nombre sans cesse croissant des chômeurs qu’il côtoie.

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