lundi 2 septembre 2013

La corruption électorale dénoncée

La corruption électorale dénoncée
Ouest. Le président régional accuse les chefs traditionnels devant la Conac et le public.
Lors du passage de la caravane de la Conac le mercredi 14 août 2013 à Bafoussam, le président régional du Sdf a dénoncé un processus mis en œuvre par les chefs traditionnels des Bamboutos pour corrompre les électeurs, afin de faire triompher le Rdpc. Jean Tsomelou a présenté un communiqué signé du chef Bamendjinda. Dans cette note, le rédacteur invite ses fils élites du groupement, à apporter une contribution à hauteur de 4.000.000 FCFA pour la campagne électorale, sans oublier «3000 cahiers de 250 pages, 10 cartons de bics, 135 cartons de savons, 135 sacs de sels, et autres, à distribuer à la population». Si le trésorier devant tenir ces caisses est Raymond Diffo, le chef Jean Marie Tanefo, se propose d’être l’ordonnateur des dépenses. «Il est celui qui connaît mieux son groupement et le nombre de bières, de sacs de sels, de riz et de cahiers à distribuer dans chaque domicile » commente avec ironie Jean Tsomelou, en brandissant la liste des élites saisis par le chef, pour qu’ils apportent leurs contributions à la collecte de ses fonds de campagne. Les montants sollicités vont de 500.000F à 25000, en fonction du poids financier de la centaine d’élites auxquels sont adressées les demandes d’aides. Il précise par la suite, que plusieurs chefs traditionnels du département des Bamboutos, usent des mêmes stratagèmes en menaçant les élites qui ne contribuent pas, et en utilisant cette contribution pour corrompre la population, afin de les inviter à voter le Rdpc.  

Cette dénonciation du sénateur Jean Tsomelou, est commentée  par le Pr Claude Abé, autre conférencier de cette table ronde organisée par la Conac sous le thème: « Comment débarrasser le processus électoral des pratiques de corruption ? ». Exemples à l’appui, l’enseignant de l’Ucac de Yaoundé, martèle que «la région de l’Ouest, est certainement parmi celles où les acteurs politiques usent à fond des pratiques de corruption avant, pendant et après les élections. Il n’y a pas longtemps de cela, certains candidats au double scrutin du 30 septembre prochain ont entrepris de distribuer du maïs, du haricot et de l’argent en espèces aux populations afin d’obtenir leurs suffrages le jour du vote». Les personnes présentes, vont multiplier les questions, accusant la Conac d’œuvrer par l’impunité tout comme l’Etat, ce qui d’après eux, permet à la corruption de prendre sans cesse de l’embonpoint au Cameroun.
Le Pr Claude Abé y répond en disant qu’avant la répression qui pourrait pousser tous les camerounais en prison, il faut d’abord éduquer les masses pour faire de la corruption un acte marginal, et donner ainsi à la population, les armes de surveillance éthique. Ces actions en amont, vont mettre les corrupteurs et les corrompus en minorité. Ce qui n’est pas encore le cas dans notre pays. Comme l’a précisé Joly Koum membre de la Conac, l’essentiel est aujourd’hui, de « susciter un sursaut citoyen et une prise de conscience collective sur l’impact négatif des pratiques de corruption dans le développement du Cameroun.» Irène Morikang Tche a rappelé les formes d’actions de la Conac, en invitantes camerounais de l’Ouest, toutes les formes de corruption qui se déroulent autour d’eux, en commençant par les actes de corruption qui visent à obscurcir la clarté du double scrutin du 30 septembre prochain.
Honoré Feukouo


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