Le football féminin à la traîne
Ouest. Les compétitions ne sont pas organisées et les acteurs déplorent
le manque de moyens et d’engagement des responsables.
«Qu’est ce que je peux vous dire
maintenant sur le football féminin? Rappelez-moi le mois prochain, le temps que
je contacte la présidente et les autres, le temps aussi que les activités
soient lancées. Maintenant tout le monde est dans la campagne ». C’est
avec beaucoup d’embarras que Wamba Petit Jean, 2e vice président de
la ligue régionale de football, nous répond. Les autres orateurs que nous avons
approchés avant, ont tôt fait de nous orienter vers ce dernier. Personne ne
veut en parler clairement, ou ne laisse croire qu’il est à même de nous en dire
plus que son collaborateur. «Cela montre toute la gène, toutes les difficultés,
qu’il y a, à faire fonctionner le
football dames ici dans la région de l’Ouest et même dans le pays » Nous répond
Mme Ketcha, la présidente régionale du football dames. Pourtant, des séances de
formations ont été organisées par la Fédération camerounaise de football, et
les projets évoqués dans les discours, par Joseph Feutcheu, président de la
ligue régionale de football de l’Ouest. Sur le terrain, rien n’a véritablement
décollé.
Le secrétaire général de la ligue
régionale de football de l’Ouest, Philippe Tabopda Fodjo, a une raison autre. «Ici,
nous avons déjà un programme arrêté. Mais nous n’avons que 4 à 5 équipes. C’est
pour cela que nous attendons que les autres régions qui ont plus d’équipes, entament
leur championnat. Nous allons entamer de manière à finir au même moment qu’eux,
pour ne pas trop attendre la date de la programmation des barrages ».
Coach de l’équipe des Chérubins Football filles de Bandjoun, Charline Cécile
Wetomdieu pense que les problèmes qui empiètent le décollage du football féminin
sont de deux ordres: « Il y a d’abord le manque de moyens. Personne ne veut
mettre ses moyens dans le football féminin. Même l’équipe des Chérubins que j’entraîne
et qui appartient au président de la ligue régionale de football de l’Ouest, ne
reçoit pas le dixième de ce qui est investit dans son équipe de football hommes.
Le second problème c’est que les parents ne voient pas d’un bon œil le fait que
leurs enfants filles jouent au football». Selon cette ancienne footballeuse
internationale qui a mené une carrière prospère de 1993 à 2002, ces difficultés
ne datent pas d’aujourd’hui. «Mais ils prennent de l’ampleur avec le temps et l’abandon,
le désintérêt des différents acteurs qui ne voient le football féminin que
comme un moment d’hilarité quelconque». son défi, demeure toutefois d’inverser
la tendance en maintenant constant la passion chez les jeunes footballeuses qu’elle
entraîne, et en réussissant l’exploit de faire monter en première division, l’équipe
des Chérubins FC femmes, en poussant les supporters à voir que les femmes
peuvent aussi, autant que les hommes, jouer du beau football pour séduire le public
et gagner des titres.
Honoré Feukouo
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