mercredi 18 septembre 2013

le football féminin cherche ses marques

Le football féminin à la traîne
Ouest. Les compétitions ne sont pas organisées et les acteurs déplorent le manque de moyens et d’engagement des responsables.
«Qu’est ce que je peux vous dire maintenant sur le football féminin? Rappelez-moi le mois prochain, le temps que je contacte la présidente et les autres, le temps aussi que les activités soient lancées. Maintenant tout le monde est dans la campagne ». C’est avec beaucoup d’embarras que Wamba Petit Jean, 2e vice président de la ligue régionale de football, nous répond. Les autres orateurs que nous avons approchés avant, ont tôt fait de nous orienter vers ce dernier. Personne ne veut en parler clairement, ou ne laisse croire qu’il est à même de nous en dire plus que son collaborateur. «Cela montre toute la gène, toutes les difficultés,  qu’il y a, à faire fonctionner le football dames ici dans la région de l’Ouest et même dans le pays » Nous répond Mme Ketcha, la présidente régionale du football dames. Pourtant, des séances de formations ont été organisées par la Fédération camerounaise de football, et les projets évoqués dans les discours, par Joseph Feutcheu, président de la ligue régionale de football de l’Ouest. Sur le terrain, rien n’a véritablement décollé.
Le secrétaire général de la ligue régionale de football de l’Ouest, Philippe Tabopda Fodjo, a une raison autre. «Ici, nous avons déjà un programme arrêté. Mais nous n’avons que 4 à 5 équipes. C’est pour cela que nous attendons que les autres régions qui ont plus d’équipes, entament leur championnat. Nous allons entamer de manière à finir au même moment qu’eux, pour ne pas trop attendre la date de la programmation des barrages ». Coach de l’équipe des Chérubins Football filles de Bandjoun, Charline Cécile Wetomdieu pense que les problèmes qui empiètent le décollage du football féminin sont de deux ordres: « Il y a d’abord le manque de moyens. Personne ne veut mettre ses moyens dans le football féminin. Même l’équipe des Chérubins que j’entraîne et qui appartient au président de la ligue régionale de football de l’Ouest, ne reçoit pas le dixième de ce qui est investit dans son équipe de football hommes. Le second problème c’est que les parents ne voient pas d’un bon œil le fait que leurs enfants filles jouent au football». Selon cette ancienne footballeuse internationale qui a mené une carrière prospère de 1993 à 2002, ces difficultés ne datent pas d’aujourd’hui. «Mais ils prennent de l’ampleur avec le temps et l’abandon, le désintérêt des différents acteurs qui ne voient le football féminin que comme un moment d’hilarité quelconque». son défi, demeure toutefois d’inverser la tendance en maintenant constant la passion chez les jeunes footballeuses qu’elle entraîne, et en réussissant l’exploit de faire monter en première division, l’équipe des Chérubins FC femmes, en poussant les supporters à voir que les femmes peuvent aussi, autant que les hommes,  jouer du beau football pour séduire le public et gagner des titres.

Honoré Feukouo

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