lundi 20 septembre 2010

Bamenda : Deux détenus abattus à la prison


Suite à un soulèvement des prisonniers qui revendiquaient une meilleure prise en charge sanitaire, le régisseur a été viré. 

Les détenus de la prison de centrale de Bamenda se sont soulevés pour la deuxième fois en l’espace de quatre jours, contre la torture et des traitements inhumains dont ils sont victimes. Cette fois, plus précisément dans la nuit du 6 au 7 septembre dernier, la revendication des détenus a été plus rude. Ce qui a laissé sur le carreau deux morts et de nombreux blessés dont des gardiens de prison. Il y a eu également des dégâts matériels importants. 
Selon des informations recueillies sur place, la seconde mutinerie d’hier, intervenait après celle du jeudi, 2 septembre dernier, où il y a eu un mort. Il s’agit du détenu René Ché Kiah, qui est décédé, selon ses camarades de prison, sans soin. Tout était parti d’une revendication formulée par les prisonniers, qui réclamaient le retour d’un certain Antoine Amougou, militaire condamné par le tribunal militaire, et qui venait d’être extrait vers la prison de Bafang.

Le régisseur de la prison centrale de Bamenda aurait transféré Antoine Amougou, parce qu’il était soupçonné d’être le cerveau des grèves a répétition, observées çà et là à la prison centrale de Bamenda. Les prisonniers ont donc exigé le retour de ce dernier. C’est ainsi que, las d’attendre, ils ont mis a feu les dossiers administratifs, les bancs, et même certains quartiers de ladite prison la nuit dernière. Leur soulèvement aurait duré tout la nuit, à partir de la soirée du 6 septembre vers 16h. En réaction, des gardiens de prison, pour remettre de l’ordre, ont dans un premier temps tiré des coups de feu en l’air. Par la suite, ils ont ouvert le feu dans la foule des détenus en furie, lesquels détenus voulaient les prendre en otage. Malheureusement, deux détenus, Stéphane Kamdem et Yaya Bedi Dadzi ont été mortellement touché au niveau de l’abdomen. Ils ont rendu l’âme peu après à l’hôpital régional du Nord-Ouest à Bamenda. D’après nos informations, Anye Yaya, un autre détenu, serait dans une situation critique. 

Affrontements
Il y a au total une trentaine de blessés, dont deux geôliers. Les affrontements qui ont commencé vers 16 heures, le 6 septembre dernier, ont pris fin aux environs de 4 h du matin. Redoutant que la mutinerie ne s’étende, des éléments de la gendarmerie et du Bataillon d’intervention rapide (Bir) ont pris position au tour de la prison centrale de Bamenda. Ils y étaient encore au moment où nous allions sous presse. Rappelons que jeudi dernier, des prisonniers de ce bagne avaient déjà fait entendre leur voix. En fait, les détenus de la prison de Bamenda se sont révoltés pour exiger des meilleures conditions de traitement, notamment à la suite du décès de René Ché Kiah. Ils se sont insurgés contre le manque d’assistance sanitaire ayant entraîné la mort de l’un d’entre eux. Toujours en fin de semaine dernière, les grévistes voulaient le départ du régisseur de la même prison, M. Ngandjijoh Lamya Mama.
Le mouvement de la semaine dernière avait suscité le déplacement de quelques autorités, dont le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Justice, chargé de l’Administration pénitentiaire, Emmanuel Ngafesson, qui de passage à Bamenda, a marqué son étonnement quant aux mauvaises conditions de vie des prisonniers [c’est une situation quasi générale sur l’ensemble du territoire]. 
Le soulèvement d’hier est juste la goutte d’eau qui a débordé le vase. Puisque peu après, le régisseur Ngandjijoh a été limogé par le vice-Premier ministre, chargé de la Justice, Garde ses sceaux, Amadou Ali. Il est remplacé à ce poste par le délégué régional de l’administration pénitentiaire du Nord-Ouest. La décision N° 543/Cf/Cab/Vpm/Mj du 07/09/2010 signée du Vice Pm a pris effet hier et le successeur de Ngandjijoh, M. Mossi, a pris fonction dans la mi-journée du 7 septembre 2010, vers 12h10 à Bamenda.

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