jeudi 9 septembre 2010

Inscriptions sur les listes électorales: cacophonie au Sdf

 Ouest  : Serge Noumba invite les jeunes à s’inscrire
Le député Sdf de la Mifi compte lancer une journée du citoyen dédiée à cette cause.
A l’issue de la finale du tournoi «super coupe honorable Noumba» qui s’est jouée le dimanche 5 septembre 2010 au stade de la paroisse saint Jean Bosco de Nefa à Bafoussam, le député Sdf de la Mifi, Serge Noumba, parrain de la manifestation, ne s’est pas contenté de remettre des trophées et cadeaux aux participants. Tout comme le vendredi 3 septembre, lors de la cérémonie de remise des cahiers aux élèves qu’il a présidée dans le cadre de ses microprojets parlementaires à la place du marché de la chefferie Baleng, il a incité les jeunes qui ont 20 ans, à aller s’inscrire sur les listes électorales.
«Dans le cadre de mes microprojets parlementaires, je compte organiser d’ici peu, une journée du citoyen au cours de laquelle tous ceux qui ont 20 ans vont aller s’inscrire sur les listes électorales», a-t-il déclaré.
Il en a profité pour rappeler qu’il est prêt à confectionner des cartes nationales d’identité à ceux des jeunes qui n’en disposent pas, afin qu’ils puissent s’inscrire sans obstacles et à temps sur les listes électorales. «Cette opération serait un échec si je n’arrive pas à inciter dès la première phase, au moins 5000 jeunes à aller s’inscrire sur les listes électorales dans la région de l’Ouest. S’inscrire sur  une liste électorale est un devoir citoyen. Aucun individu ne saurait refuser à un citoyen de s’inscrire ou d’assumer son droit de citoyen. Je voudrais rappeler que je suis à l’Assemblée nationale tout comme les autres élus de mon parti parce que nous avons été élus par des citoyens qui attendent de nous que nous nous battions pour améliorer leur conditions de vie. J’ai été élu en juillet 2007 grâce à mon déploiement sur le terrain et c’est de cette manière que je compte atteindre mon objectif» a précisé Serge Noumba.   
Approché, le président régional du Sdf à l’Ouest, Tsoumelou, rappelle qu’a aucun moment, le Sdf n’a demandé à quiconque de ne pas aller s’inscrire sur les listes électorales. «Lors de la réunion du Nec qui s’est déroulée le week-end dernier, nous avons rappelé qu’Elecam doit effectuer une refonte électorale, en permettant aux gens de rentrer avec des cartes biométriques avec photos, remises dès le moment où ils se sont inscrits. Maintenant, on observe une politique de deux poids deux mesures. Ici à l’Ouest, par exemple, le gouverneur et tout son état major se sont réinscrits sans qu’on parle de doublons. Lorsque les autres citoyens se rendent dans les bureaux pour s’inscrire, ils ne sont pas reçus. Alors, les doublons sont autorisés pour les hauts cadres et militants du Rdpc et interdits pour tous les autres», souligne-t-il.
Une position que partage Clebert Ottou, le secrétaire général adjoint du Sdf. Pour ce dernier, «la machine de la fraude électorale bien dressée par le pouvoir en place et qui devait disparaître avec l’arrivée  d’Elecam a plutôt été bien huilée pour continuer son travail». Malgré la campagne menée par Serges Noumba, la liste des commissions de révision des listes électorales dans la région de l’Ouest publiée par la direction générale des élections d’Elecam le 6 septembre 2010 ne comporte pas de représentant du Sdf.
Honoré Feukouo

Littoral  : Jean Michel Nintcheu prône le boycott
La région du Centre est également sur la même position.
Contrairement au Nord où certains militants du Sdf sont membres des démembrements d’Elecam, à Yaoundé comme à Douala, les populations suivent le mot d’ordre du parti consistant à ne pas envoyer les membres du Sdf dans les commissions d’inscription sur les listes électorales. Dans la région du Littoral, le président régional a publiquement dénoncé ce qu’il considère comme une farce de la part d’Elecam. «Nous ne pouvons pas dénoncer une institution et inviter nos militants à participer à sa mascarade. Nous avons fixé un certain nombreux de préalables et nous entendons les faire respecter avant notre participation à ce processus», tient à indiquer le président régional du Sdf pour le Littoral, Jean-Michel Nintcheu. Au bureau régional d’Elecam pour le Littoral, on confirme effectivement que le parti de John Fru Ndi n’a pas déposé la liste de ses représentants dans les commissions d’inscriptions sur les listes électorales. Sur le terrain, les militants n’ont pas commencé à s’inscrire. «Certains militants du Sdf peuvent s’inscrire à titre individuel sans forcement afficher leur appartenance au parti, ce n’est pas un problème. Mais il est important de retenir que le parti officiellement ne cautionne pas cette mascarade. Nous voulons un système électoral crédible et dans la grande majorité, les militants du Sdf dans le Littoral respectent la position du parti», indique Carlos Ngoualem, responsable de la circonscription électorale du Sdf de Douala 5.
A Yaoundé, la position du comité régional du Sdf est la même. Martin Anbang, président régional du Sdf pour le Centre nous a fait cette mise au point : « Dans la région du centre, il n’y a pas de position contraire à celle appliquée au Littoral. Tout se passe comme à Douala. Nous n’avons pas envoyé des représentants dans les commissions de démembrement d’Elecam. Je reviens de la réunion du Nec qui s’est tenue ce week-end (samedi 4 septembre 2010, Ndlr); pour nous, il n’y a aucune raison de mobiliser les militants. Je tiens à préciser qu’aucun militant ne prend part aux réunions d’Elecam. Il faut distinguer les positions individuelles des résolutions du Nec. Il n’est pas possible pour l’instant d’envoyer quelqu’un s’inscrire sur les listes électorales. Dans les autres régions, c’est la même chose et les positions individuelles n’engagent pas la responsabilité du parti ».
Jean-Philippe Nguemeta

Extrait du communiqué signé par le 2ème vice-président Joshua Osih le 26 août 2010
« Dans une ultime démarche républicaine, le Sdf (Social democratic front, ndlr) tient à préciser à l’opinion nationale et internationale que sa participation  aux élections futures et  au sein des différentes antennes locales d’Elecam est subordonnée par le respect par le régime de Yaoundé des conditionnalités suivantes :
1-La refonte des listes électorales
2- le respect scrupuleux de la loi portant création et organisation d’Elecam, notamment les dispositions des articles 8 et 13 relatives à l’indépendance et à l’impartialité des membres du conseil électoral  et de la direction générale d’Elecam
3-La nomination dans les meilleurs délais de ces nouveaux  membres du conseil électoral et de la Direction générale d’Elecam ainsi que de l’application des mêmes dispositions aux représentations régionales, départementales et communales d’Elecam
4-l’introduction des données biométriques dans l’établissement des listes électorales et des cartes d’électeurs
5-L’exclusion totale et sans ambigüité   du Minatd du processus électoral
6-L’implication des partis politiques à tous les niveaux de prise de décisions notamment au sein de toutes les commissions chargées de l’organisation  et de la conduite des élections
7-l’utilisation d’un bulletin de vote unique
8- l’institution d’une élection présidentielle à deux tours
9-la dotation d’Elecam d’une autonomie financière effective
10- La mise en place  des dispositions précises pour interdire l’engagement des fonctionnaires, des responsables publics et parapublics dans les campagnes électorales
11-la participation effective de la diaspora camerounaise aux échéances électorales».

John Fru Ndi  :  « Il ne me revient pas de dire aux Camerounais d’aller s’inscrire »
Le président du Social Democratic Front parle des inscriptions sur les listes électorales et réitère la position de son parti.
Quelle est la position du Social Democratic Front sur les inscriptions qui se déroulent actuellement dans certaines villes du pays ?
Que voulez-vous que je dise de plus ? Tous les journalistes et les Camerounais connaissent la position du Social Democratic Front. Notre position reste inchangée. J’ai tenu une conférence sur la question à Yaoundé et je suis sûr qu’en tant journaliste, vous étiez à cette conférence. Bien plus, aux conférences du parti, aux différentes réunions du National Executive Comitee (Nec), le Sdf a davantage précisé cette position. Elecam n’est pas en mesure d’organiser les élections. Il ne me revient pas de dire aux Camerounais d’aller  s’inscrire sur les listes électorales ou non, mais je suppose qu’ils sont informés des griefs que nous avons formulés au sujet d’Elecam. Je ne sais pas si vous avez vu l’émission «Expression politique» la semaine dernière (semaine du 16 au 22 août 2010, Ndlr), celle-ci clarifiait davantage les résolutions du Nec.
Il y a comme un flou dans la position de votre parti, car certains de vos militants font partie des commissions de révision des listes électorales, notamment  dans la région du Nord ?
 Vous dites que certains membres du Sdf sont  membres des démembrements d’Elecam dans le Nord. J’aimerais signaler que, plusieurs fois, le parti au pouvoir  a fait défiler des gens pour le compte de notre parti. Je ne sais pas si je dois déjà  parler de manipulation,  mais jusqu’à présent, les responsables de mon parti dans le Nord-Cameroun ne m’ont pas fait savoir qu’ils interviennent dans les opérations de révision des listes électorales.
Propos recueillis par Jean Philippe Nguemeta (interview publiée dans Le Jour du lundi 23 août 2010)

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