vendredi 15 juillet 2011

Monseigneur Dieudonné Watio prend la température à Elecam Ouest

Monseigneur Watio attend la prestation de serment
Bafoussam. Le nouveau membre du conseil électoral compte œuvrer pour la paix électorale au Cameroun.


Les prêtres du diocèse de Bafoussam  et autres personnes qui se sont rendus à l’évêché pour rencontrer l’évêque de Bafoussam, hier mardi matin, sont repartis bredouilles. Monseigneur Dieudonné Watio qui reçoit habituellement dans son bureau de l’évêché les mardis de 9h à 13h, ne s’est point pointé au bureau. Il a préféré rester dans sa résidence. Le service du protocole avait un seul message à l’endroit de tous ; «Il est occupé».  La première audience qu’il a accordé le lundi vers 11h, a été à une équipe  conduite par le délégué régional d’Elecam à l’Ouest. Maître René Tagne était accompagné pour la circonstance par deux autres membres de son équipe. Il s’agissait de Madame Mandji Damdja Elise responsable régionale de la communication, et de Gabriel Ngounou le chef de service régional des opérations électorales et référendaires. Le délégué régional a transmis au nouveau membre du conseil électoral, les félicitations du directeur général des élections et celle de toute l’équipe d’Elecam travaillant dans la région de l’Ouest. En retour, monseigneur Dieudonné Watio a rappelé qu’il apprécie le travail effectué jusque lors par Elecam à l’Ouest en particulier. C’est avec joie qu’il a  appris que Elecam compte à ce jour du 10 juillet 2011, un total de 200279 nouveaux inscrits dans la région de l’Ouest, et se prépare à distribuer le matériel électoral en quantité suffisante et en qualité dans toutes les localités de cette région.  Exhortant, par la même occasion ces derniers à continuer sur cette lancée, l’évêque s’est montré disposé à apporter son soutien à cette action. Au cours de cette rencontre de travail qui a duré près d’une heure, l’évêque de Bafoussam qui attend la prestation de serment, se contente pour l’instant de dire qu’il est là pour donner l’éclairage de l’homme d’église et qu’il va comme contribution, travailler pour que la paix règne avant et après les élections au Cameroun. Selon son entourage, l’évêque qui était au Gabon au moment de sa nomination à écourté la suite de son séjour qu’il devait effectuer en Europe, pour attendre de prendre part à la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres d’Elecam.
Honoré Feukouo




Un évêque au sein d'Elecam

L’envoyé de Dieu au sein d’Elecam
Bafoussam. L’évêque de Bafoussam est l’un des six membres nouvellement nommés au sein d’Elecam.



 Le cardinal Christian Tumi était l’homme religieux attendu dans la liste des six nouveaux membres d’Elecam. Au moment de voir apparaître la fumée blanche, c’est finalement le nom de monseigneur Dieudonné Watio qui est scandé. Une nouvelle consécration pour cet ancien évêque de Nkongsamba (18 avril 1995 – 05 mars 2011) qui est installé depuis le 14 mai 2011, comme principal pasteur de l’église catholique dans la région de l’Ouest Cameroun. La nouvelle de la nomination de monseigneur Dieudonné Watio parmi les six nouveaux membres d’Elecam le jeudi 7 juillet 2011 a vite circulé dans la ville de Bafoussam. Les nombreux croyants accourus pour féliciter ce natif de Balatchi, et les journalistes venus obtenir sa première réaction, vont apprendre que l’évêque de Bafoussam est actuellement en déplacement au Gabon. «Il participe à un séminaire, et doit rencontrer certaines autorités dans le cadre de sa mission pastorale.». Confirme l’un de ses proches collaborateurs, monseigneur Dieudonné Watio à l’évêché de Bafoussam. 
De nature  calme et réservée, Dieudonné Watio, se transforme en animateur jovial soucieux de voir triompher, par la prière et surtout par le chant la parole du seigneur. Lors des messes qu’il  présidé le nouveau membre d’Elecam, évite les sujets liés à la politique, et préfère se prononcer sur les sujets relatifs à la jeunesse qu’il souhaite voir exemplaire, besogneuse  et plus soucieux de leur avenir que des intérêts politiques de l’heure. C’est le discours que l’évêque de Bafoussam prononce le 19 mai 2011 lors de la messe pontificale qu’il a dite à l’aumônerie des jeunes, lors du 10e anniversaire de la paroisse saint jean Bosco de l’aumônerie de la jeunesse et de l’enfance de Bafoussam. Ce fils de papa Djogang Pierre et maman Meli Catherine qui a vu le jour le 18 mars 1946 et consacré prêtre le 05 juillet 1975, a montré sa volonté d’œuvrer de manière éthique pour défendre la foi chrétienne dans le strict respect des préceptes bibliques. Pourra-t-il réussir à imposer ce défi à Elecam ?
Honoré Feukouo

Le texte du chef de l’Etat est tombé hier au journal de 20h. Pauline Biyong (société civile), Dieudonné Watio (évêque de Bafoussam), Delphine Tsanga (Undp), Titi Nwell (société civile), Christopher Tambey et Sangou Issoufa. Ils vont donc rejoindre les 12 membres déjà en activité du conseil électoral de l’instance chargée de conduire les élections au Cameroun.
C’est donc l’aboutissement d’un processus de reconfiguration du conseil électoral de Elecam. Processus enclenché en avril dernier. Lors de sa première session extraordinaire de l’année législative en cours, le gouvernement avait introduit, entre autres, un projet de loi qui modifiait et complétait certaines dispositions de la loi du 29 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d’ «Elections Cameroon».

La première modification de cette loi retirait Elecam du processus de proclamation des résultats des scrutins présidentiel et législatif ainsi que des référendums, le réservant exclusivement au conseil constitutionnel. La deuxième modification du projet de loi sur Elecam se trouvait à l’article 8 nouveau, alinéa 1 qui tendait «à élargir le Conseil électoral de douze (12) à dix-huit (18) membres, afin de permettre une plus grande intégration des sensibilités sociopolitiques de notre pays». Sur ce point, l’on se rappelle qu’à l’issue de sa visite de trois jours au Cameroun qui s’était achevée le 2 mars 2011, Lynn Pascoe, sous-secrétaire général des Nations Unies en charge des affaires politiques et des questions électorales, avait recommandé, pour la tenue d’une élection crédible en octobre 2011, l’intégration des responsables des partis politiques de l’opposition et de la société civile dans le conseil électoral d’Elecam. A travers cette disposition, le gouvernement donnait déjà un coup de canif à la «souveraineté» du Cameroun qu’il proclame toujours lorsque la presse révèle des pressions extérieures vis-à-vis de lui sur un dossier sensible.
(Cp)
Le mémorandum de la gouvernance locale
Décentralisation. L’union Européenne et ses partenaires estiment que le processus avance très lentement.
Elvis Tangwa Sa’a le secrétaire de l’Ong Knowledge For All (Kfa) est formel. «La gouvernance locale, pilier principal de la décentralisation qui est entré dans sa phase pratique au Cameroun depuis un an et demi, n’est pas bien appliquée sur le terrain.» Ce constat effectué par ce dernier qui a rédigé récemment un livre après étude, sur la pratique de la décentralisation dans la commune de Mbouda,  a été appuyé par le travail présenté dans la salle des actes de la mairie de Mbouda, le mercredi 22 juin 2011, par un cabinet d’expertise qui vient de faire une étude scientifique sur le terrain. La restitution de ce travail réalisé dans les communes de Nkongsamba 1er dans le Littoral, Mbouda et Bangangté dans l’Ouest Cameroun, au cours de l’année 2010, a été présenté devant un public composé des maires, des représentants des préfets de ces trois arrondissements, ainsi que des responsables des services déconcentrés de l’Etat, acteurs de la société civile, partenaires au développement et autres citoyens.
 Une restitution qui, a abouti à la rédaction d’un mémorandum. Selon Gilbert Soffo le chargé des programmes au sein de l’Ong Zenü Network, ce mémorandum est adressée  principalement au ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation principal décideur en ce qui concerne la conduite de la décentralisation au Cameroun, et selon les objectifs visés dans le contenu, aux différentes couches de la société Camerounaise. Les citoyens qui doivent s’impliquer dans le processus de la décentralisation, en suivant comment se déroule et se gère les projets sur le terrain, les élus locaux qui doivent travailler en concertation et de manière participative avec les différentes couches de la population, les services déconcentrés de l’Etat qui doivent jouer leur rôle d’appui conseil et les opérateurs économiques. «Ce mémorandum, d’après Elvis Tangwa Sa’a, est un document d’expression de la volonté des citoyens pour poser un problème, pour suggérer une alternative, pour proposer des solutions»
Dans ce document qui comporte six grandes résolutions, il est question de «promouvoir la participation des populations bénéficiaires de l’action des communes, promouvoir la transparence, l’accès à l’information des populations dans la gestion des affaires publiques. Asseoir la redevabilité des uns et des autres, afin que la décentralisation devienne un concept harmonieux pour le développement durable dans la paix et l’acceptation de toutes les couches sociales.» Le préambule de ce document précise qu’il est question de prendre «Conscience que la promotion de la bonne gouvernance, du contrôle citoyen de l’action publique, de la culture de la paix, de la démocratie et des droits humains, sont des piliers pour un développement local participatif». Gibert Soffo qui est à la principale cheville ouvrière de la rédaction de ce mémorandum, précise: «Nous souhaitons comme résultat, que les acteurs qui ont participé à cette étude, puissent être des animateurs, des accompagnateurs où des facilitateurs pour permettre à ceux qui sont censés agir pour améliorer la situation, qu’ils le fassent en toute connaissance de cause.»


 Constat triste
D’après l’étude réalisée et présentée sur le titre «état des lieux de la gouvernance locale» par Francis Albert Kamguem consultant en développement agrémenté par l’Union Européenne, il ressort un manque de collaboration criard sur le terrain.  Les maires qui devaient travailler en concertation permanente avec les différentes couches de la population, reconnaissent qu’ils ne le font pas encore ainsi pour la majorité. D’après l’étude «60% des autorités traditionnelles déplorent dans ces municipalités, le manque de cadre formel d’échange et de concertation permanent.» Les services techniques des ministères représentés localement par les délégations départementales, ne sont pas mis à contribution par les communes dans leurs réalisations. Lorsque c’est le cas, ces services déconcentrés de l’Etat (Sde), tiennent à ce que leurs services soient rémunérés. L’expert qui présente cette étude réalisée sur le terrain, précise que les Sde, doivent logiquement apporter une assistance conseil, technique et pratique sur le terrain aux élus locaux, pour permettre aux mairies, de réaliser leurs projets de développement en conformité avec les différents objectifs dans lesquels sont engagés le Cameroun tel que le document stratégique pour la croissance et l’emploi (DSCE) ; le programme national de gouvernance (Png), les projets adoptés dans la feuille de route objectifs 2035 et les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).
L’autre sujet à problème, ce sont les opérateurs économiques qui se sentent généralement exclus des travaux de leurs municipalités, au profit des acteurs venant d’ailleurs et qui ne payent pas autant les impôts qu’eux. Francis Albert Kamguem constate que «75% des personnes interrogées sur le terrain, révèlent le faible respect des procédures de passation des marchés lors de la réalisation d’ouvrages».  Un manque que l’amélioration de la gouvernance locale devrait contribuer à résoudre.
  Honoré Feukouo



«Le mémorandum vis la participation de tous » 
Gilbert Soffo. Chargé des programmes au Zenü Network il revient sur les objectifs visés par ce mémorandum qu’il a initié la rédaction


Pourquoi rédiger un mémorandum axé sur la bonne gouvernance dans le processus de décentralisation au Cameroun ?
Dans le cadre de l’étude du pilier gouvernance locale dans le processus de la décentralisation, il y a un certain nombre de faiblesse qui ont été relevés en matière de gouvernance locale dans les communes de Mbouda, Bangangté et Nkongsamba 1er.  Les participants qui viennent des différentes couches sociales de ces communes du Cameroun, ont réfléchi au regard de ces faiblesses et au regard de cela, un document  est établi pour consolider un peu toutes ces préoccupations. Ce mémorandum est une volonté des participants pour montrer leur intérêt, à ce qu’il y a à faire pour promouvoir la gouvernance locale au sein des communes.  Ce mémorandum interpelle tous les citoyens et en premier lieu les détenteurs d’enjeux, ceux qui peuvent prendre une décision. En fonction des différents sujets, il peut être adressé au simple citoyen, il peut être adressé à la tutelle, à la commune,  il peut aussi être adressé aux opérateurs économiques. Tout dépend de l’angle par lesquels les sujets sont abordés.
Quel est le contenu de ce mémorandum ?
De manière globale pour ce qui est de son contenu, les grands sujets sont concentrés dans le processus de planification et dans la gestion. En fonction des grands centres d’intérêts, il y a également trois dimensions. C’est dans la transparence et la légalité, le rôle des acteurs et leur efficacité, et puis il y a la participation des citoyens. Il reviendra donc à chaque commune de déterminer quelques variables sur lesquels elle pourra s’appesantir, pour chercher à améliorer la situation telle qu’elle a été décrite. En tant que animateur du processus, nous souhaitons comme résultat, que les acteurs qui ont participé à cette étude, puissent être des animateurs, des accompagnateurs où des facilitateurs pour permettre à ceux qui sont censés agir pour améliorer la situation, qu’ils le fassent en toute connaissance de cause.
Comment évaluez-vous l’évolution de la bonne gouvernance, de la gouvernance locale après quelques années de pratique de la décentralisation au Cameroun ?
  Disons que la décentralisation est un processus qui doit se faire de manière progressive tel que disent les pouvoirs publics. Vous avez vu qu’en 2010 on a transféré neuf compétences et en 2011 on n’en a ajouté quatre. Ce qui fait 13 à ce jour. Le gouvernement a pris l’option de le faire de manière progressive, de manière successive. Vous êtes sans ignorer qu’il y a d’autres compétences qui sont en arrière plan et qui attendent. On ne peut donc pas évaluer avec toutes les données au niveau actuel des choses. Toutefois, en prenant en compte la gouvernance locale comme levier pour faire asseoir la décentralisation, nous pensons qu’une décentralisation ne peut être effective que si les cinq principes de la gouvernance sont appliqués.
Il y a d’abord la participation. Tous les citoyens doivent participer de l’initiation d’une décision, d’une politique jusqu'à son évaluation et son suivi en passant par sa mise en œuvre. Il y a également la transparence. Pour qu’il y ait une démocratie, pour qu’il y ait la paix, les citoyens doivent être au courant et savoir ce qui se passe conformément aux règles établies. Le troisième principe c’est la redevabilité. Ça veut dire que tous les citoyens et pas seulement l’institution communale, doivent apprendre à rendre compte et être capable de le faire. Une organisation de la société civile doit rendre compte aux membres. A travers des outils et des méthodes qu’ils mettent progressivement en place, la commune doit rendre compte de l’exécution de son programme annuel aux citoyens à travers le budget qui a été voté. Le quatrième principe c’est l’efficacité et l’efficience. Tout ce qui doit être fait devrait être réalisé en fonction d’un objectif qui a été établi. Il faut respecter cet objectif et le réaliser à un moindre coût de manière efficace et satisfaisante pour les populations. Il y a également l’équité qui est le cinquième principe. Il  veut que sur l’espace territorial, tout ce qui se passe doit être reparti de manière équitable, de manière juste. Que tous les citoyens, puissent être impliqués.  Mais également que toutes les familles d’acteurs puissent être bénéficiaires de toutes les actions. Que ce soient les femmes, les hommes, les enfants, les handicapés et toutes les couches vulnérables et marginalisées.
Propos recueillis par Honoré Feukouo

A votre avis
Comment appréciez- vous le  processus de la gouvernance locale dans votre commune ?

Emmanuel Tchatchoua deuxième adjoint au maire de Bangangté
«Nous avons élaboré un budget participatif » 
Dans le cadre de la décentralisation, nous avons déjà mis sur pied beaucoup d’initiatives. Pour ce qui est de la gouvernance locale, il y a le budget participatif qui est en place. Il a fallu la  volonté du maire, de son conseil municipal et de la population. Nous sommes entrain de mettre sur pied le groupe de pilotage de l’observatoire de la bonne gouvernance locale au sein de notre mairie. La bonne gouvernance est véritablement pratique dans notre mairie.
Les conseillers vont dans les localités pour travailler en adéquation avec les habitants de cette localité.
Wadji  premier adjoint au maire de Mbouda
«Notre souci est d’améliorer le cadre de vie »
 La gouvernance est un ensemble de services. Comme notre souci a toujours été d’améliorer le cadre de vie de nos populations, je pense que nous assurons notre service, nous assurons à notre niveau la bonne gouvernance locale. Avec l’arrivée de Zenü Network, nous avons profité de leur formation, pour mieux asseoir la bonne gouvernance et impliquer tous les acteurs, ce que nous ne faisions pas avant. Il y a des cadres de concertation qui sont progressivement mis en place, pour faciliter les échanges entre le maire, son conseil municipal et les différentes couches de la population. Ils comprennent mieux pourquoi un tel projet est pour nous prioritaire à un tel autre, et donnent leurs avis sur les futurs projets prioritaires à réaliser en fonction des moyens disponibles au sein de la municipalité. Ce sont des mécanismes nouveaux qui font en sorte que la décentralisation prenne une ampleur nouvelle au sein de la commune de Mbouda.
 
Emmanuel Nzeté délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam
«Nous travaillons avec les notables de la cité »
 Nous appliquons ici ce qu’on appelle la gouvernance participative. Nous ne faisons rien dans tout le territoire de la communauté urbaine sans en discuter avec les notables de la ville. Je parle des commerçants, des chefs des communautés, des chefs des villages, des commerçants, des opérateurs économiques et de tous les autres. Lorsque nous engageons une réalisation, c’est pour le bien de tous et tous en sont convaincus avant. La fête de la propreté que nous organisons actuellement c’est un projet mûri avec la population pour faire en sorte que la ville de Bafoussam quitte de son statut de ville poubelle pour devenir Bafoussam la belle ? ce sont les citoyens qui vont travailler sur le terrain pour le réaliser.

Me Athanase Dakeyi notaire et secrétaire général de l’observatoire de la gouvernance locale dans la commune de Nkongsamba 1er.
«Il y a des avancées» 
Si je me réfère aux communes de Nkongsamba 1er, Mbouda et Bangangté, des avancées sérieuses sont entrain d’être faites. Cette avancée est impulsée par la volonté de l’Etat, mais aussi par la volonté et l’appui des partenaires au développement, aux organisations de la société civile. L’amélioration doit porter sur le processus de planification et la gestion communale. Quand je me rends compte qu’a Nkongsamba nous sommes allés au point d’organiser un débat sur les politiques publiques lié à un secteur comme l’artisanat, d’animer une audience publique. Que des citoyens se soient retrouvés en face du maire, du préfet pour les interroger et je vous dis que ces gens ont transpiré devant les questions des citoyens qui n’avaient jamais imaginé se retrouver entrain d’interroger les autorités, il y a des pas franchis.
Je pense qu’il faut beaucoup communiquer. Il faut que l’action de l’Etat, l’action des communes, soit portée à l’attention des populations, que cela leur soit expliquée.

Le mémorandum de la gouvernance locale
Décentralisation. L’union Européenne et ses partenaires estiment que le processus avance très lentement.
Elvis Tangwa Sa’a le secrétaire de l’Ong Knowledge For All (Kfa) est formel. «La gouvernance locale, pilier principal de la décentralisation qui est entré dans sa phase pratique au Cameroun depuis un an et demi, n’est pas bien appliquée sur le terrain.» Ce constat effectué par ce dernier qui a rédigé récemment un livre après étude, sur la pratique de la décentralisation dans la commune de Mbouda,  a été appuyé par le travail présenté dans la salle des actes de la mairie de Mbouda, le mercredi 22 juin 2011, par un cabinet d’expertise qui vient de faire une étude scientifique sur le terrain. La restitution de ce travail réalisé dans les communes de Nkongsamba 1er dans le Littoral, Mbouda et Bangangté dans l’Ouest Cameroun, au cours de l’année 2010, a été présenté devant un public composé des maires, des représentants des préfets de ces trois arrondissements, ainsi que des responsables des services déconcentrés de l’Etat, acteurs de la société civile, partenaires au développement et autres citoyens.
 Une restitution qui, a abouti à la rédaction d’un mémorandum. Selon Gilbert Soffo le chargé des programmes au sein de l’Ong Zenü Network, ce mémorandum est adressée  principalement au ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation principal décideur en ce qui concerne la conduite de la décentralisation au Cameroun, et selon les objectifs visés dans le contenu, aux différentes couches de la société Camerounaise. Les citoyens qui doivent s’impliquer dans le processus de la décentralisation, en suivant comment se déroule et se gère les projets sur le terrain, les élus locaux qui doivent travailler en concertation et de manière participative avec les différentes couches de la population, les services déconcentrés de l’Etat qui doivent jouer leur rôle d’appui conseil et les opérateurs économiques. «Ce mémorandum, d’après Elvis Tangwa Sa’a, est un document d’expression de la volonté des citoyens pour poser un problème, pour suggérer une alternative, pour proposer des solutions»
Dans ce document qui comporte six grandes résolutions, il est question de «promouvoir la participation des populations bénéficiaires de l’action des communes, promouvoir la transparence, l’accès à l’information des populations dans la gestion des affaires publiques. Asseoir la redevabilité des uns et des autres, afin que la décentralisation devienne un concept harmonieux pour le développement durable dans la paix et l’acceptation de toutes les couches sociales.» Le préambule de ce document précise qu’il est question de prendre «Conscience que la promotion de la bonne gouvernance, du contrôle citoyen de l’action publique, de la culture de la paix, de la démocratie et des droits humains, sont des piliers pour un développement local participatif». Gibert Soffo qui est à la principale cheville ouvrière de la rédaction de ce mémorandum, précise: «Nous souhaitons comme résultat, que les acteurs qui ont participé à cette étude, puissent être des animateurs, des accompagnateurs où des facilitateurs pour permettre à ceux qui sont censés agir pour améliorer la situation, qu’ils le fassent en toute connaissance de cause.»

 Constat triste
D’après l’étude réalisée et présentée sur le titre «état des lieux de la gouvernance locale» par Francis Albert Kamguem consultant en développement agrémenté par l’Union Européenne, il ressort un manque de collaboration criard sur le terrain.  Les maires qui devaient travailler en concertation permanente avec les différentes couches de la population, reconnaissent qu’ils ne le font pas encore ainsi pour la majorité. D’après l’étude «60% des autorités traditionnelles déplorent dans ces municipalités, le manque de cadre formel d’échange et de concertation permanent.» Les services techniques des ministères représentés localement par les délégations départementales, ne sont pas mis à contribution par les communes dans leurs réalisations. Lorsque c’est le cas, ces services déconcentrés de l’Etat (Sde), tiennent à ce que leurs services soient rémunérés. L’expert qui présente cette étude réalisée sur le terrain, précise que les Sde, doivent logiquement apporter une assistance conseil, technique et pratique sur le terrain aux élus locaux, pour permettre aux mairies, de réaliser leurs projets de développement en conformité avec les différents objectifs dans lesquels sont engagés le Cameroun tel que le document stratégique pour la croissance et l’emploi (DSCE) ; le programme national de gouvernance (Png), les projets adoptés dans la feuille de route objectifs 2035 et les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).
L’autre sujet à problème, ce sont les opérateurs économiques qui se sentent généralement exclus des travaux de leurs municipalités, au profit des acteurs venant d’ailleurs et qui ne payent pas autant les impôts qu’eux. Francis Albert Kamguem constate que «75% des personnes interrogées sur le terrain, révèlent le faible respect des procédures de passation des marchés lors de la réalisation d’ouvrages».  Un manque que l’amélioration de la gouvernance locale devrait contribuer à résoudre.
  Honoré Feukouo



«Le mémorandum vis la participation de tous » 
Gilbert Soffo. Chargé des programmes au Zenü Network il revient sur les objectifs visés par ce mémorandum qu’il a initié la rédaction

Pourquoi rédiger un mémorandum axé sur la bonne gouvernance dans le processus de décentralisation au Cameroun ?
Dans le cadre de l’étude du pilier gouvernance locale dans le processus de la décentralisation, il y a un certain nombre de faiblesse qui ont été relevés en matière de gouvernance locale dans les communes de Mbouda, Bangangté et Nkongsamba 1er.  Les participants qui viennent des différentes couches sociales de ces communes du Cameroun, ont réfléchi au regard de ces faiblesses et au regard de cela, un document  est établi pour consolider un peu toutes ces préoccupations. Ce mémorandum est une volonté des participants pour montrer leur intérêt, à ce qu’il y a à faire pour promouvoir la gouvernance locale au sein des communes.  Ce mémorandum interpelle tous les citoyens et en premier lieu les détenteurs d’enjeux, ceux qui peuvent prendre une décision. En fonction des différents sujets, il peut être adressé au simple citoyen, il peut être adressé à la tutelle, à la commune,  il peut aussi être adressé aux opérateurs économiques. Tout dépend de l’angle par lesquels les sujets sont abordés.
Quel est le contenu de ce mémorandum ?
De manière globale pour ce qui est de son contenu, les grands sujets sont concentrés dans le processus de planification et dans la gestion. En fonction des grands centres d’intérêts, il y a également trois dimensions. C’est dans la transparence et la légalité, le rôle des acteurs et leur efficacité, et puis il y a la participation des citoyens. Il reviendra donc à chaque commune de déterminer quelques variables sur lesquels elle pourra s’appesantir, pour chercher à améliorer la situation telle qu’elle a été décrite. En tant que animateur du processus, nous souhaitons comme résultat, que les acteurs qui ont participé à cette étude, puissent être des animateurs, des accompagnateurs où des facilitateurs pour permettre à ceux qui sont censés agir pour améliorer la situation, qu’ils le fassent en toute connaissance de cause.
Comment évaluez-vous l’évolution de la bonne gouvernance, de la gouvernance locale après quelques années de pratique de la décentralisation au Cameroun ?
  Disons que la décentralisation est un processus qui doit se faire de manière progressive tel que disent les pouvoirs publics. Vous avez vu qu’en 2010 on a transféré neuf compétences et en 2011 on n’en a ajouté quatre. Ce qui fait 13 à ce jour. Le gouvernement a pris l’option de le faire de manière progressive, de manière successive. Vous êtes sans ignorer qu’il y a d’autres compétences qui sont en arrière plan et qui attendent. On ne peut donc pas évaluer avec toutes les données au niveau actuel des choses. Toutefois, en prenant en compte la gouvernance locale comme levier pour faire asseoir la décentralisation, nous pensons qu’une décentralisation ne peut être effective que si les cinq principes de la gouvernance sont appliqués.
Il y a d’abord la participation. Tous les citoyens doivent participer de l’initiation d’une décision, d’une politique jusqu'à son évaluation et son suivi en passant par sa mise en œuvre. Il y a également la transparence. Pour qu’il y ait une démocratie, pour qu’il y ait la paix, les citoyens doivent être au courant et savoir ce qui se passe conformément aux règles établies. Le troisième principe c’est la redevabilité. Ça veut dire que tous les citoyens et pas seulement l’institution communale, doivent apprendre à rendre compte et être capable de le faire. Une organisation de la société civile doit rendre compte aux membres. A travers des outils et des méthodes qu’ils mettent progressivement en place, la commune doit rendre compte de l’exécution de son programme annuel aux citoyens à travers le budget qui a été voté. Le quatrième principe c’est l’efficacité et l’efficience. Tout ce qui doit être fait devrait être réalisé en fonction d’un objectif qui a été établi. Il faut respecter cet objectif et le réaliser à un moindre coût de manière efficace et satisfaisante pour les populations. Il y a également l’équité qui est le cinquième principe. Il  veut que sur l’espace territorial, tout ce qui se passe doit être reparti de manière équitable, de manière juste. Que tous les citoyens, puissent être impliqués.  Mais également que toutes les familles d’acteurs puissent être bénéficiaires de toutes les actions. Que ce soient les femmes, les hommes, les enfants, les handicapés et toutes les couches vulnérables et marginalisées.
Propos recueillis par Honoré Feukouo

A votre avis
Comment appréciez- vous le  processus de la gouvernance locale dans votre commune ?
Emmanuel Tchatchoua deuxième adjoint au maire de Bangangté
«Nous avons élaboré un budget participatif » 
Dans le cadre de la décentralisation, nous avons déjà mis sur pied beaucoup d’initiatives. Pour ce qui est de la gouvernance locale, il y a le budget participatif qui est en place. Il a fallu la  volonté du maire, de son conseil municipal et de la population. Nous sommes entrain de mettre sur pied le groupe de pilotage de l’observatoire de la bonne gouvernance locale au sein de notre mairie. La bonne gouvernance est véritablement pratique dans notre mairie.
Les conseillers vont dans les localités pour travailler en adéquation avec les habitants de cette localité.
Wadji  premier adjoint au maire de Mbouda
«Notre souci est d’améliorer le cadre de vie »
 La gouvernance est un ensemble de services. Comme notre souci a toujours été d’améliorer le cadre de vie de nos populations, je pense que nous assurons notre service, nous assurons à notre niveau la bonne gouvernance locale. Avec l’arrivée de Zenü Network, nous avons profité de leur formation, pour mieux asseoir la bonne gouvernance et impliquer tous les acteurs, ce que nous ne faisions pas avant. Il y a des cadres de concertation qui sont progressivement mis en place, pour faciliter les échanges entre le maire, son conseil municipal et les différentes couches de la population. Ils comprennent mieux pourquoi un tel projet est pour nous prioritaire à un tel autre, et donnent leurs avis sur les futurs projets prioritaires à réaliser en fonction des moyens disponibles au sein de la municipalité. Ce sont des mécanismes nouveaux qui font en sorte que la décentralisation prenne une ampleur nouvelle au sein de la commune de Mbouda.
 
Emmanuel Nzeté délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam
«Nous travaillons avec les notables de la cité »
 Nous appliquons ici ce qu’on appelle la gouvernance participative. Nous ne faisons rien dans tout le territoire de la communauté urbaine sans en discuter avec les notables de la ville. Je parle des commerçants, des chefs des communautés, des chefs des villages, des commerçants, des opérateurs économiques et de tous les autres. Lorsque nous engageons une réalisation, c’est pour le bien de tous et tous en sont convaincus avant. La fête de la propreté que nous organisons actuellement c’est un projet mûri avec la population pour faire en sorte que la ville de Bafoussam quitte de son statut de ville poubelle pour devenir Bafoussam la belle ? ce sont les citoyens qui vont travailler sur le terrain pour le réaliser.

Me Athanase Dakeyi notaire et secrétaire général de l’observatoire de la gouvernance locale dans la commune de Nkongsamba 1er.
«Il y a des avancées» 
Si je me réfère aux communes de Nkongsamba 1er, Mbouda et Bangangté, des avancées sérieuses sont entrain d’être faites. Cette avancée est impulsée par la volonté de l’Etat, mais aussi par la volonté et l’appui des partenaires au développement, aux organisations de la société civile. L’amélioration doit porter sur le processus de planification et la gestion communale. Quand je me rends compte qu’a Nkongsamba nous sommes allés au point d’organiser un débat sur les politiques publiques lié à un secteur comme l’artisanat, d’animer une audience publique. Que des citoyens se soient retrouvés en face du maire, du préfet pour les interroger et je vous dis que ces gens ont transpiré devant les questions des citoyens qui n’avaient jamais imaginé se retrouver entrain d’interroger les autorités, il y a des pas franchis.
Je pense qu’il faut beaucoup communiquer. Il faut que l’action de l’Etat, l’action des communes, soit portée à l’attention des populations, que cela leur soit expliquée.

Fotouni . Quatre cadavres sous scellés

Quatre cadavres sous scellés
Fotouni. Le sous-préfet bloque l’organisation des obsèques des quatre enfants morts par la famille.
Le sous-préfet de Banja a interdit que le village Fotouni situé dans le département du Haut-Nkam région de l’Ouest Cameroun, inhume les dépouilles de madame Ngamo Jeanine, Domkam Brenda Patricia (9 ans), Kenkoue Josiane (12 ans), et Feuyet Stella   (16 ans), qui sont les quatre personnes décédées dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 juin 2011 à Fotouni. Approché, Bongtang Justin précise que les corps sont sous scellés à la morgue de Bafang juste le temps qu’ils contribuent à la découverte de la vérité. «On pourra être obligé de pratiquer des autopsies dans la suite de l’enquête qui est ouverte» précise l’un des proches du chef de terre. Par mesure de prudence et sur recommandation du médecin, le sous-préfet, a recommandé que Fotsing Aubin (16ans) et Fomo Lucas (9 ans) qui sont les deux survivants restent sous surveillance à l’hôpital. Le Dr Tabue Simo Léandre. Médecin chef du centre médicalisé EEC de Basseu  qui assure que les deux patients sont hors de danger précise au passage que «La rapidité avec laquelle cette intoxication alimentaire a pu tuer quatre personnes en quelques instants, nous pousse à être cliniquement prudent» 
Deux présumés suspects ont pour l’instant été interpellées dans la procédure de l’enquête qui suit son cours. Selon les sources policières, il s’agit de l’amant de feu Madame Ngamo Jeanine et du tradipraticien. Le premier est présenté comme celui qui a suggéré à la défunte, d’aller rencontrer le second. Ce dernier, est considéré comme celui qui a donné le produit qui d’un coup a soufflé quatre personnes.
Il n’y a plus grand monde dans la concession de Sob Fozing au quartier Hiala à Fotouni. Les membres de la famille venus enterrés les quatre personnes disparues d’un coup, sont reparties vaquer à leur occupation. «Nous attendons que le sous-préfet lève les scellés sur les quatre morts qui sont à la morgue à Bafang pour qu’on organise les obsèques.» Clarifie l’une des femmes que nous trouvons dans la concession.
Honoré Feukouo


Fotouni Une intoxication alimentaire décime une famille

Quatre morts dans une famille
Fotouni. Une famille qui voulait se protéger contre la sorcellerie a pris un produit chez un tradipraticien qui  s’est révélé être un produit toxique.
La famille Ngamo au quartier Hialah à Fotouni porte actuellement le deuil. Dans la nuit du vendredi 24 à Samedi 25 juin 2011, quatre membres de cette famille sont décédés, l’un après l’autre. Le drame se déroule entre 20h le vendredi et  4h le samedi.  Dans cette concession qui se trouve à 500 mètres de la chefferie supérieure Fotouni,  c’est le calme plat. Les membres multiplient les conciliabules. De temps à autre, un invité nouveau de la famille arrive. Il entame les pleurs, et est secouru par ceux qui sont présents sur place. Doucement, le nouveau venu est trainé à l’intérieur de la maison. «On ne peut pas encore pleurer officiellement le deuil. Nous sommes encore inquiet pour le cas de ceux qui sont à l’hôpital» nous explique Viviane, la troisième fille de la concession. Ses propos sont confirmés par l’un des membres de la famille qui rappelle qu’au bout du fil, il vient d’avoir les gardes malades. «Rien de nouveau à signaler» Se contente t’elle de dire d’un air triste. 
De temps à autre, quelques voisins arrivent ainsi que des étrangers et curieux, venus constater ce drame. Des groupuscules se forment à l’arrière et tout autour des quatre grandes maisons de cette concession. Le principal sujet des discussions est connu. Chacun veut savoir ce qui s’est réellement passé.  Comment maman Ngamo Jeanine a pu mourir d’un coup emportant dans la tombe ses deux enfants et l’une de ses deux petites-filles qui habitait avec elle. Les voisins se rappellent qu’ils ont vu cette famille au grand complet le vendredi lorsqu’ils allaient au champ. «La mère était devant et ses cinq enfants étaient derrière» évoque une voisine. Certaines se rappellent l’avoir rendue visite dans l’après-midi, lorsqu’elle était entrain de cuisiner la pâte de maïs avec les légumes. « Elle m’a proposé son repas je l’ai pris. Il y avait aussi d’autres invités dans sa cuisine» confesse Pauline l’une des voisines, qui est quittée tardivement de cette maison. Personne ne comprend comment cette famille qui n’avait aucun malade jusqu’à la tombée de la nuit, se retrouve avec quatre morts d’un coup.
Selon les explications de sa coépouse, madame Ngamo Jeanine la cinquantaine, a commencé à appeler au secours vers 20h. C’est sa petite fille Domkam Brenda Patricia qui vient de s’éveiller en pleurant.  «Cette fillette de 9 ans, qui s’était couchée à côté de sa grand-mère, disait dans ses pleurs lorsque je suis arrivée, qu’elle a mal partout. Elle parle aussi des douleurs abdominales qu’elle ressent.» Les voisins accourus au secours vont effectuer de vaines courses folles pour trouver un moyen de locomotion dans ce coin fortement enclavé,  afin de conduire cette dernière à l’hôpital. C’est dans un porte tout que cette fillette sera conduite au centre de santé le plus proche qui se trouve à trois kilomètres de la concession. Au centre intégré de santé de Fotouni, on va juste constater le décès de la petite Domkam Brenda Patricia.
Le temps de retourner à la maison avec la dépouille, c’est la famille toute entière qui pleure. «C’était pathétique à observer. Pendant que Lucas (Fomo) vomissait dehors, Aubin qui se trouvait à l’intérieur déféquait juste à l’entrée de la chambre. Il disait qu’il n’avait plus les forces d’aller à l’extérieur se mettre à l’aise. Juste à côté Stella et Josiane pleuraient complètement affaiblies elles aussi par leur mal. On ne savait plus vers qui aller pour porter secours. C’était vraiment inquiétant. C’est à cet instant que nous sommes allés au quartier voisin réveiller un chauffeur qui avait la voiture pour qu’il conduise toute la famille à l’hôpital.  On ne savait plus qui était parmi les enfants le plus en danger » explique maman Pauline avant de préciser que tous ces malades seront conduits à bord d’un véhicule d’abord au centre de santé intégré de Fotouni, puis au centre de santé médicalisé Eec de Basseu. On nous a dit de les conduire dans cet hôpital parce qu’ils ont de l’oxygène, ce qu’on ne trouve pas à l’hôpital de district de Bandja. Au cours de ce parcours long de sept kilomètres, trois personnes vont rendre l’âme. Il s’agit respectivement de Maman Ngamo Jeanine 57 ans, Kenkoue Josiane 12 ans, et Feuyet Stella 17ans. Ce qui portait à quatre le nombre total de personnes décédées. Les deux derniers survivants de cette famille de six personnes sont respectivement Fotsing Aubin (16ans) et Fomo Lucas (12ans).  Ce sont ces derniers qui arrivent à relater un pan de cette histoire.
Le samedi 25 juin 2011, vers 16h 30min, le sous-préfet de l’arrondissement de Bandja est descendu sur le terrain. Ce dernier a instruit le début d’une enquête que mène actuellement la brigade de Bandja. En attendant l’aboutissement de l’enquête, les quatre corps sont sous scellés à la morgue de l’hôpital de Bafang sur instruction préfectorale.
Honoré Feukouo



J’ai failli mourir
Fomo Lucas. Ce garçon de 16 ans qui vient de composer le Bepc est l’un des deux rescapés qui arrive à relater l’histoire.
La brigade de gendarmerie de Bandja qui mène actuellement l’enquête, cherche le «marabout qui a donné la poudre que devait consommer la famille Ngamo. C’est selon les premiers éléments de l’enquête, ce produit toxique qui a aboutit à la mort de quatre personnes. C’est Fomo Lucas qui a permis d’en savoir plus. Sorti de son profond coma le dimanche 26 juin 2011 vers 13h, il a pu dire ce qui est sa part de la vérité, en tant que principal témoin. C’est couché dans son lit d’hospitalisation, que ce jeune garçon, qui fréquente en troisième au lycée de Fotouni relate les faits  «Il y a quelques jours, ma mère est allée chez un guérisseur pour lui demander pourquoi mes sœurs n’arrivaient pas à trouver facilement un mari. Arrivé le marabout a plutôt dit  à ma mère qu’il y a un sorcier qui veut nous prendre dans la sorcellerie, et il a dit a ma mère de travailler sur tous ses enfants qui sont avec elle».
 Après un soupir de souffrance, le temps pour le médecin chef de l’hôpital EEC de Basseu de revoir le niveau de la perfusion, cet adolescent qui porte encore sur lui le maillot rouge qu’il a depuis le vendredi, poursuit son récit. «Lorsque nous sommes rentrés du marché après être allés au champs le matin, maman m’a dit de faire la vaisselle pendant qu’elle va au quartier Mekouogouo voir un père pour prendre le remède. Ils sont revenus ensemble».
 Dans la suite de son récit, le jeune homme dit que c’est avec insistance, que le marabout qui a partagé le repas de la famille, et qu’il reconnait uniquement  de visu et non de nom, rappelait qu’il fallait « bien mélanger le produit avec l’huile rouge avant de le faire consommer à toute la famille.»
Une recommandation que la mère a bien observé et a appliquer juste au moment où ils allaient se coucher. «Le produit là était jaunâtre et en poudre/ c’était mal écrasé puisque lorsqu’on consommait, c’était granuleux. C’est ma petite cousine qui a le plus consommé qui est morte la première. Il est revenu pendant que ma mère pleurait ma petite sœur nous demander si nous avions bien consommer le produit avec beaucoup d’huile. Il paraissait désorienté et il s’est enfui pendant que je m’évanouissais. C’est à ce moment que j’ai compris manière commencé à pleurer en disant qu’elle a pris le poison pour donner à ses enfants». Fomo Lucas pendant son coma, n’a pas vu mourir sa mère et sa deuxième sœur cadette. Il sait juste qu’il y a un de ses cadets qui se trouve à côté de lui dans le même hôpital pendant que les autres sont internés ailleurs. Maintenant qu’il a écouté le docteur dire qu’il récupère vite, il s’est contenté de dire « j’ai failli mourir comme mes sœurs ».
Honoré Feukouo



Dr Tabue Simo Léandre. Médecin chef du centre médicalisé EEC de Basseu
«C’était une intoxication alimentaire »
Dans  quel état se trouvent les deux miraculés internés ici à l’hôpital ?
Nous avons reçu dans la nuit vers 2h 50 trois jeunes enfants venus de Fotouni. Ils ont actuellement dans un état assez acceptable.  Leurs selles sont encore molles mais sans aucune particularité. Ils n’ont pas douleurs quelconques. On déplore toutefois de temps à autre des douleurs au ventre, des vomissements sporadiques. Ils sont sortis du coma dimanche matin.
Leur état clinique s’est stabilisé actuellement on peut

Dans quelles conditions sont-ils arrivés à l’hôpital
A l’arrivée ils étaient agités, présentaient des douleurs abdominales avec un pouls très faible. Ils urinaient beaucoup. A l’examen clinique on a pu objectiver des douleurs exquises, un eurypharynx qui était inflammatoire. Ils étaient désorientés dans l’espace et dans le temps, qui émettaient une expectoration mousseuse, qui faisait des crises tonicotroniques récurrentes, avec des révulsions osculaires.  Ils étaient dans un coma avancé. Ils vomissaient, émettaient des selles diarrhéiques. Il avait juste un petit pool très faible à peine perceptible.

Quel peut être  la cause de ce mal qui a tué quatre personnes ?
Disons que dans notre contexte, il serait difficile de préciser de façon formelle l’origine du mal et du drame. Il faut prélever les restes des aliments et de ce qu’ils ont consommé, pour envoyer vers les centres spécialisés afin de les analyser. Il faut des tests toxicologiques poussées. Sur la base de ce qu’on nous avons pu avoir, tout  laisse présager que ça pourrait être une intoxication alimentaire. On a trouvé des  substances similaires à celles qui sont utilisés dans les insecticides. C’est ça qui nous a orienté dans notre traitement.
Propos recueillis par H F

Vox pop
Viviane Ngamo troisième fille de la défunte mère
« C’était une bonne mère »
Je suis seulement restée à Yaoundé j’ai appris que ma mère est morte. Je sais que depuis la mort de notre père il y a cinq ans, c’est notre mère qui s’occupait de nous. Elle a tellement voulu nous protéger que cela l’a tué. Maintenant, nous attendons que nos cadets qui sont à l’hôpital sortent et que le sous-préfet nous donne enfin l’autorisation de retirer les quatre corps à la morgue pour l’enterrement.

Maman Pauline Ngamo Co épouse de la défunte
«J’ai vu la mort des yeux »
 Nous étions ensemble au champ dans la journée. Le soir, elle a cuisiné et nous avons mangé ensemble. C’est en pleine nuit que je me suis éveillée elle m’appelait en me disant que l’enfant ne se portait pas bien. J’ai accouru et le temps pour nous de trouver un véhicule où un porte tout pour la transporter à l’hôpital, j’entends que l’enfant est morte. A la suite, on apprend que les autres sont aussi en mauvais état. Lorsqu’on est arrivé à l’hôpital, on nous a dit qu’il y avait déjà trois morts. C’est à ce moment que ma Co épouse qui s’agitait est aussi morte. Elle a juste eu le temps de dire que peut être que c’est le médicament que nous avons pris qui est entrain de tuer mes enfants. J’ai tué mes enfants. C’est le dernier mot qu’elle a prononcé avant de mourir.

Ngamo Francis infirmier du centre de santé intégré de Fotouni
«La nuit était mouvementée »
Quel qu’en soit la finalité, c’est une intoxication. C’est vers une heure et quart que la famille est arrivée ici avec le premier cas. Ils sont arrivés avec le second cas trente minutes plus tard. On a constaté que le tableau était sombre. On a pris une voie veineuse. Lorsque nous avons essayé de remonter les patients avec les premiers soins, on a constaté que le tableau était sombre et qu’il fallait passer à la vitesse supérieure. Pour le premier cas, on a constaté le décès dès leur arrivée et le second était en phase terminale. On n’avait pas les moyens pour les sauver ici et ils sont allés dans un centre plus équipé. Je peux simplement vous dire que la nuit était agité pour nous tous.

Personnes à l’hôpital
Fotsing Aubin (9 ans)
Fomo Lucas (16 ans)
Personnes décédés ;
Maman Ngamo Jeanine (57 ans)
Domkam Brenda Patricia (9 ans)
Kenkoue Josiane (12 ans)
Feuyet Stella   (16 ans)


Le greffier en chef détourne des dizaines de millions
Bamenda. Tambang Victor se trouve actuellement en détention à la prison de Bamenda
Les avocats Sama Mukong Daniel et Gwayi Guidéon, sont quelque peu déçus. En fin de semaine dernière, ils ont vu le dossier de mise en liberté provisoire qu’ils ont soumis au procureur pour obtenir la libération de Victor Tambang, subir un rejet pour vice de procédure. «Le procureur a objecté en estimant que le juge d’instruction a été mal saisi» explique l’un des membres du collège d’avocats qui se sont constitués pour défendre celui qui a été le greffier en chef du tribunal de première instance de Bamenda pendant une dizaine d’années. L’avocat qui estime qu’en raison de son état de santé dégradante en prison, son client qui a déjà traversé la cinquantaine, mérite d’obtenir une mise en liberté pour aller se soigner, précise au passage que l’affaire est encore au niveau de l’information judiciaire, pour éviter d’en parler.
Victor Tambang  est accusé de «détournement des fonds et abus de confiance aggravée», tel que c’est mentionné sans plus de précision sur le mandat de détention. Dans les détails, l’ancien greffier en chef du tribunal de première instance de Bamenda selon les charges qui pèsent contre lui, est suspecté d’avoir dérobé plusieurs dizaines de millions. On parle notamment d’état d’émoluments gonflés, de taxes à témoin fictives et autres infractions diverses.  Certaines sources judiciaires évoquent le fait que les charges sont assez grave contre ce haut cadre de l’administration qui avait été demis de ses fonctions et affecté à Yaoundé en complément d’effectif au moment où débutait la procédure d’inculpation contre lui. Son arrestation s’est déroulée de manière insolite. «Des officiers de la division de la police judicaire ont été mis en mission. Ils sont allés à Yaoundé le cueillir comme un malpropre et l’ont ramené ici à Bamenda manu militari »  explique avec ahurissement l’un des avocats de Tambang Victor qui ne comprend pas comment son client qui est du cadre de la justice soit si mal traité par ses anciens collègues. Pour Daniel Djeng le régisseur de la prison centrale de Bamenda, Victor Tambang  qui est là depuis trois mois, est le détenu le plus célèbre du moment, puisque son cas attire beaucoup de curieux. Surtout ces collègues de la justice qui viennent régulièrement lui rendre visite.
Honoré Feukouo
 Une vie de footballeur
Samuel Fotso. Le père de Geremi Njitap qui a été enterré le samedi 18 juin 2011 a passé sa vie partagé entre les terrains de football et les combats d’honneurs

 C’est devant une foule des grands jours que Samuel Fotso a regagné sa dernière demeure. A dans la cour de l’école catholique de Batoufam où s’est déroulé le dernier hommage avant que le défunt ne soit conduit au caveau familial dans la stricte intimité, il y avait du beau monde. Des footballeurs de la génération actuelle de l’équipe nationale comme le capitaine actuel Samuel Eto’o Fils, Idriss Carlos Kameni, Aurélien Chedjou. Si ceux-ci sont venus tout comme l’artiste musicien Simon Longuè Longuè soutenir Geremi Sorel Njitap Fotso, d’autres vieux lions, sont venus rendre un dernier hommage à leur ancien coéquipier.

Samuel Fotso qui est décédé le 25 mai 2011 à l’hôpital de la Cnps à Yaoundé de suite d’une longue maladie,  a vu le couronnement de sa carrière au sein des lions indomptables dans les années 1970. Les plus beaux souvenirs qu’il gardait de son passage au sein des lions indomptables, c’était la tournée qu’ils avaient effectué en Chine et au Zaïre. «Nous avons vaillamment représenté le Cameroun à ce moment là. On jouait pour l’honneur. C’était une histoire de patrie et non d’argent.» disait t’il d’un air songeur, avant de conclure avec un sourire «On nous donnait une prime de match 500Frs lorsque nous étions hors du continent et  50 Frs au pays.» Sa carrière de footballeur, s’arrête en 1975 à cause d’une blessure.

Fou de football
Une carrière de footballeur qui pour ce bonhomme qui voit le jour en 1941, débute dans les années 1952, au sein de l’Aigle de Nkongsamba alors qu’il est encore élève. En 1954, il est parmi les joueurs fondateurs de l’équipe de Racing de Bafoussam. Après un passage dans l’Aigle de la Menoua qui était la grande équipe régionale de l’Ouest à l’époque, il effectue  deux saisons au sein de l’Union de Douala et de Diamant de Yaoundé. Des équipes avec lesquelles il s’illustre comme un compétiteur hors pair au point de s’en tirer avec les surnoms de «Fotso Perce goal» grâce à son adresse devant les buts,  et de « Fotso flèche empoisonnée» qualificatif qu’il glane en raison de son agilité, de sa rapidité balle au pied et de sa manière de marquer en défense ses adversaires. Il a évolue plus comme milieu défensif.
Son amour pour le football est demeuré sa principale raison de vivre puisqu’une fois à la retraite sportive, il devient fondateur et coach des équipes de Renaissance de Doume, Etoile filante de Djoum, Volcan de Foumbot, et Kouogap de Batoufam. De 1960 à 1994  Samuel Fotso qui était inspecteur des impôts s’employait à créer une équipe, où à contribuer dans les équipes qu’il trouvait dans toutes les villes où son devoir de fonctionnaire l’appelait. Une fois à la retraite, il s’est fortement consacré à Kouogap de Batoufam qu’il a crée dans son village natal situé entre Bafoussam et Bangangté. Sa seconde préoccupation était la gestion de la carrière de ses fils. Il a fortement pesé dans la gestion de la carrière de Fezeu Justin son premier fils qui a eu une bonne carrière de gardien de buts au sein de Racing de Bafoussam, avant de connaître son plus grand succès en orientant la carrière de son fils Geremi Sorel Njitap.
Très tôt sollicité pour aller entamer une carrière professionnelle, Geremi Sorel Fotso  Njitap va suivre les conseils de son père qui use de tout son poids, pour que son fils évolue au moins une année dans le Racing de Bafoussam le club de son cœur, avant d’entamer une carrière professionnelle hors du pays. L’histoire lui donne raison puisque au cours de sa seule saison dans le Racing de Bafoussam en 1996, celui qui est devenu le capitaine de l’équipe des lions indomptables victorieux de la médaille d’or aux jeux olympiques de Sydney, va permettre par un coup franc bien placé sur la tête de M’bélla, au Racing de gagner sa seule coupe du Cameroun.
Une relation pendant la coupe la  coupe du monde qui s’est joué en 2010 en Afrique du Sud, Géremi Sorel Njitap demande une permission pour venir au Cameroun afin de conduire personnellement son père malade en Tunisie où il va y passer quelques mois. L’ancien joueur de Newcastle, de Chelsea et du Real de Madrid, refuse des propositions de clubs, et décide de s’entraîner au pays, pour être plus près de son père malade et hospitalisé à Yaoundé.
Samuel Fotso qui avait pour titre de notabilité le nom de So Nankap (l’ami du chef), était le président de la communauté Batoufam de Bafoussam. Ce père d’une famille nombreuse également le président de plusieurs associations religieuses et des mouvements politiques. Il était réputé pour être un homme qui ne se laissait pas marcher sur les pieds.
Honoré Feukouo


CV
1941- Naissance à Batoufam
1950-Etudes primaires à Nkongsamba sanctionné par un CEPE
1954- Membre fondateur et premier capitaine du Racing FC de Bafoussam
1958-Etudes secondaires à l’ENIA de Dschang sanctionné par un CAP
1960- Recrutement comme agent de l’Etat
1970- Sélectionné au sein de l’équipe nationale du Cameroun
1972- Obtention du concours direct de commis d’administration
        - A la suite d’une blessure au pied, il arrête le football

1994- Il prend sa retraite et se consacre aux affaires
        - président fondateur de Kouogap FC de Batoufam
2007- Installé comme chef de la famille Batoufam de Bafoussam
25 mai 2011- décède à l’hôpital de la Cnps de Yaoundé


(Encadré)
Un combattant dans l’âme
Les pères fondateurs du Racing de Bafoussam, se rappellent que c’est de haute lutte, que Samuel Fotso s’est imposé comme le tout premier capitaine de cette équipe. Cet homme a pendant ses 70 années de vie, été un combat sur et e hors des terrains de football.
Le rôle du tribunal de première et de grande instance (Tgi) de la Mifi, porte encore le nom de Samuel Fotso. Il était impliqué dans plusieurs procès et affaires judiciaires. Un coup, il arrivait au tribunal pour suivre l’affaire du siège de la communauté Batoufam. Il avait  en sa qualité de chef de la communauté Batoufam de Bafoussam, ester en justice une famille qui, disait-il, avait pour résidence de fonction le site du foyer Batoufam de Bafoussam qu’ils avaient transformé en résidence familiale privée.  
Une autre fois, il est au tribunal pour défendre les intérêts de son fils. Il n’a pas hésité à porter plainte contre Samuel Wembé et la Fécafoot, lors du transfert de son fils au Réal de Madrid. Pour lui, ce n’était pas le Racing qui devait percevoir les primes de formation, puisque Géremi Njitap a été formé à l’école de football des brasseries du Cameroun et non au Racing de Bafoussam.
D’autres fois, il était aperçu au tribunal dans des affaires contre ses épouses.  Celui qui a effectué son premier mariage sous le régime monogamique et a bravé en épousant officiellement d’autres femmes sans briser’ le régime de sa première union, n’hésitait pas à traîner ses épouses devant les tribunaux lorsqu’il se sentait abusé dans ses droits par ces dernières. Son plus grand combat judiciaire reste connu dans le monde des affaires. Pour le contrôle et la commercialisation avec monopole de la boisson «Nobra», ce dernier n’a jamais cessé de s’opposer judiciairement aux autres sociétés brassicoles. Des procès qu’il n’hésitait pas à rappeler chaque fois qu’il avait de l’énergie.
Militant du Rdpc dans la section Mifi centre, Samuel Fotso se préparait à engager un combat contre ceux qui divisaient le parti entre autochtones et allogènes dans la ville de Bafoussam. Il avait déjà rédigé et envoyé au comité central, une lettre sollicitant la création d’une section Rdpc Mifi centre II réservé à ceux qui étaient considérés comme les allogènes à Bafoussam, et mis en marge des activités. C’est ainsi ces derniers se retrouvaient  chez lui pour les réunions une fois par mois.  Le reste du temps, il le consacrait à sa passion qu’est le football. Assis dans son bar situé en plein cœur du quartier Akwa ou installé dans sa résidence personnelle, il regardait tous les matchs des lions indomptables, et suivait la carrière des multiples joueurs qu’il avait contribué à former ci et là.
Honoré Feukouo

Déchirure au sein du Rdpc

Bicéphalisme à la tête de l’Of Rdpc
Mifi centre. La présidente de la section accuse son président d’encourager une section bis de l’Of Rdpc.
Les divisions au sein du Rdpc dans le département de la Mifi, ont une fois de plus été mises à nu le samedi 2 juillet 2011 à la permanence de ce parti à Bafoussam. C’était lors de la réunion d’évaluation de la campagne d’intensification des inscriptions sur les listes électorales. Cette séance de travail présidée par Emmanuel Nzété en sa qualité de président départemental de cette commission, a tourné presque au drame. Madame Béatrice Kenfack la présidente de l’Of Rdpc Mifi centre a déploré le fait qu’il y ait une autre section de l’Of Rdpc qui fonctionne à Bafoussam sous le contrôle du président de la section. «Nous avons constaté que sur les quarante sous-sections du Rdpc qui fonctionnent ici, 13 ne viennent plus à nos réunions et ne nous écoutent plus. Ils ont crée leur part de section et se réunissent le dix de chaque mois à l’hôpital régional de Bafoussam.» En effet, la présidente de l’Of Rdpc a expliqué que Joséphine Fokam, la directrice de l’hôpital régional de Bafoussam, est la présidente de cette seconde section du parti. «C’est cette personne qui lui est proche que le président de la section Jules Hilaire Focka Focka a choisi comme présidente de la section Of Rdpc qu’il contrôle.»
Interrogé sur le sujet, le Dr Joséphine Fokam n’a pas souhaité réagir. « Pour l’instant je n’ai rien à dire.»  Le président de la section Jules Hilaire Focka a dit d’un ton dur qu’il avait le contrôle de sa section. «Je suis le patron politique de cette section et personne n’a d’ordre à me donner. Je peux écouter des conseils, mais pas d’instruction, parce que je contrôle ma section et je peux vous assurer que je la gère normalement.» l’une des présidentes des 13 sous-sections dissidentes,  approchée par le Jour clarifie. «Nous nous réunissons pour travailler, planifier notre développement. Il faut comprendre que la femme a son mot à dire en politique, sa manière de s’organiser pour défendre ses idées.» 
Ce problème a été mis sur la table lorsque les difficultés à élaborer le sommier du parti ont été évoquées. «C’est ce sommier politique qui va nous permettre de sa voir le nombre de militants que nous avons. Si nous n’arrivons pas déjà à élaborer ce sommier au sein de nos trois sections dans la Mifi, c’est la preuve qu’il y a un problème, même au niveau de la maîtrise des effectifs par les présidents.» s’exclame le Dr Joseph Kankeu chargé des missions au comité central du Rdpc. Le problème se répercute jusqu’au niveau des inscriptions sur les listes électorales. Emmanuel Nzété a  relevé que les taux d’inscrit actuellement, sont faibles avec  seulement 20.215 nouveaux inscrits enregistrés dans l’arrondissement de Bafoussam 1er, 14.679 et 11.157 nouveaux inscrits enregistrés dans les deux autres arrondissements de Bafoussam respectivement.
Honoré Feukouo

Lutte contre la désertification
Noun. Une opération de reboisement aboutit à la mise en terre de 756 plants pour sauver la nature.


Le  préfet Pascal Nnomengon Mbpozo’o du Noun, a de manière symbolique mis sous terre le dernier plant dans les jardins de la préfecture ce mardi 28 juin 2011 à Foumban. D’après Kamdem Raymond, délégué départemental de l’environnement et de la protection de la nature dans le Noun,  756 plants ont au total été mis en terre au cours de cette opération de reboisement, qui, a été entamée le 17 juin 2011, date de la 17e édition de la journée mondiale de lutte contre la désertification et  la sécheresse. A bord d’un véhicule tout terrain ou flottait une affiche avec le thème «les forêts maintiennent la vie dans les terres sèches», des volontaires ont parcouru les différents zones du Noun exposées à la sécheresse, pour mettre en terre ces plants de Pinus qui ont la particularité d’être résistantes et d’absorber beaucoup de carbone. Pour expliquer l’importance de ce reboisement, Kamdem Raymond assure que le département du Noun est exposé à la sécheresse. «La première preuve palpable est la baisse du débit des cours d’eau. C’est le cas du Ntchi et Tanchou qui sont les principaux affluents du fleuve Noun. L’autre preuve est la disparition progressive des principales réserves naturelles forestières du Noun. La réserve de Koutaba est passée d’une superficie de 200 hectares à 138 hectares actuellement. Ceci parce que la population riveraine vit essentiellement du bois de chauffe qu’ils coupent pour la vente et la consommation. La forêt artificielle et réserve de Melap qui protège la ville de Foumban, a aussi fortement régressée.» Le cas le plus inquiétant c’est l’avancée du désert dans le Noun avec la forêt de Massangam, voisine de la zone du grand nord,  qui est selon le délégué départemental de l’environnement et de la protection de la nature dans le Noun, entièrement déboisée, sans aucun plan d’aménagement. Toutes ces zones forestières, étaient peuplées en Pinus ondurensis, Pinus Khesia et quelques eucalyptus saligna. «La disparition de ces essences qui sont des grands consommateurs de carbone, expose la vie de l’homme à un excédent de gaz carbonique.» s’inquiète Kamdem Raymond qui au delà de cette opération de mise en terre des nouveaux plants, propose qu’une grande politique de protection de l’environnement soit mise en place sur le plan local, dans le cadre de la période allant de 2010 à 2020, déclarée par le programme des nations unies pour l’environnement (Pnue),  décennie des nations unies pour la déserts et la lutte contre la désertification. 
Honoré Feukouo
  




Les MST rendent aveugles les nouveau-nés
Santé. L’ophtalmie néonatale est la plus dangereuse de ces maladies.
Le médecin chef du centre médical d’arrondissement de Tyo qui est présenté comme l’annexe de l’hôpital régional de Bafoussam spécialisé dans la maternité et la pédiatrie est formel. D’après le Dr Kamso Tchakounté Thérèse, Huit enfants sur dix, sont menacés dès leurs naissances par un risque de cécité. Momo Jean promoteur de la fondation Moje qui œuvre sur le terrain de la lutte contre la cécité, révèle qu’en effectuant une descente sur le terrain à l’ouest, ils ont constaté que près de 56% des nouveau-nés courent en permanence le risque de finir aveugles ou malvoyants. Pour ces spécialistes de la vue, ces handicap découlent généralement des maladies sexuellement transmissibles qui n’ont pas été diagnostiquées et soignées à temps.

C’est le cas de la conjonctivite qui est une maladie de la vue qui peut être contractée par les enfants qui ont été contaminés par leur mère. D’après Momo Jean, cette maladie touchant en moyenne 10% des enfants d’âge scolaire et 30% à 40% des nourrissons, sont généralement parmi les Ist, «l’infection non traitée du tractus génital de la mère,  le chlamydia, les infections gonococciques, la rupture précoce des membranes exposant le bébé aux germes de la mère ou encore les traumatismes obstétricaux lors de l’accouchement.»
De l’avis des ophtalmologues, l’herpès néonatal et les ophtalmies néonatales sont les maladies les plus redoutées qui affectent la vue des nouveau-nés. Elles peuvent facilement réduire à néant l’acuité visuelle des enfants.
Pour venir à bout de ces maladies de la vue, le Dr Kamso Tchakounté Thérèse,  conseille aux femmes d’effectuer régulièrement leurs dépistages, et leur prélèvement crvico vaginal, afin de se faire soigner le plus rapidement possible si une infection sexuellement transmissible est diagnostiquée. « Heureusement que les femmes effectuent régulièrement leurs visites pré natales. Ce qui permet de repérer été de soigner rapidement les infections chez la mère avant qu’ils n’affectent les enfants.» Complète ce médecin qui ne manque pas au passage de s’inquiéter pour le monde rural où la situation est plus préoccupante.
Honoré Feukouo


 Réaction
Dr Kamso Médecin chef CMA de Tyo Bafoussam


De plus en plus, nous rencontrons des enfants nouveau-nés avec des infections néonatales/ l’ophtalmie néonatale. Généralement en salle d’accouchement, le personnel utilise n’importe quel produit et chez certains enfants, on ne donne rien. Trois jours après, l’enfant revient avec les yeux qui coulent et on commence à se demander ce qui ne va pas. Nous constatons généralement que c’est parce que la femme n’a pas été bien suivie au cours de sa grossesse, ou l’enfanta été infecté lors du passage dans le tractus vaginal. Le personnel consultant, le personnel en salle d’accouchement, le personnel en CPN est mieux enrichi au niveau des prescriptions prénatales et la vigilance quant à ce qui concerne le suivi des mamans et de leurs enfants lors de leurs grossesse et de leur accouchement. Lors des consultations prénatales, il faudra suivre généralement, la femme. Lui faire faire des examens tel que les  prélèvements vaginaux pour voir s’il n’y a pas une infection que ton enfant peu contacter lors de l’accouchement et après l’accouchement, voir s’il faut prescrire nécessairement un antibiotique à l’enfant où bien laisser l’enfant partir pour qu’il revienne après afin qu’on regarde s’il fait une infection ophtalmie. Généralement, les enfants qui sont souvent aveugles ce sont les enfants qui sont souvent négligés lors de l’accouchement. Parce que l’enfant fait une infection et ce sont les complications de ces infections qui n’ont pas été vite soignés, qui rendent souvent l’enfant aveugle.

Momo Jean fondation MOJE
Les campagnes de sensibilisation font partir des engagements de la fondation Moje. Nous avons constaté durant notre passage dans les hôpitaux de la région de l’Ouest, que  l’ophtalmie néonatale devient une préoccupation, pourtant nous avons les moyens de les éradiquer. Il s’agit de donner la capacité aux personnels en charge de la femme enceinte et du nouveau né dans les hôpitaux à comprendre la nécessité de bien prendre en charge le plus tôt possible et d’une façon précise les consultations prénatales. C’est-à-dire demander à la femme de faire ses consultations prénatales, son PCV et demander à la femme de suivre son traitement. L’infection prénatale devient un problème de santé publique. On a plus raison d’attraper cette maladie.
Il est important de sensibiliser jusqu’aux familles pour que les parents à la naissance, ne mettent plus les herbes dans les yeux des enfants,  le l’ail, des décoctions d’herbes, le lait maternel pour traiter l’ophtalmie néonatale, parce qu’on ne traite pas l’ophtalmie néonatale avec ces médicaments hasardeux. On ne le traite pas non plus dans la rue et encore moins avec l’automédication.