Marche de protestation contre la pollution industrielle
Bafoussam. L’initiative vise à lutter contre l’installation anarchique des entreprises et leur mauvais traitement des déchets.
La célébration de la journée mondiale de l’environnement le dimanche 5 juin 2011, a été marquée par une marche de plaidoyer contre la pollution industrielle dans la ville de Bafoussam. Une centaine de personnes ont parcouru ce trajet d’un Km, qui va de la place des fêtes, au lieu dit carrefour Socada. Ce point de chute se situe juste à proximité de ce qui peut être présenté comme la zone industrielle de Bafoussam, puisqu’elle regorge l’agence Ouest de l’usine des brasseries du Cameroun et deux savonneries.
Le centre d’information de formation et de recherche pour le développement (Ciford) qui est une Ong qui lutte contre la détérioration de l’environnement, a initié ce mouvement pour protester contre l’installation anarchique des entreprises dans la ville, et le fait que ces entreprises déversent leurs déchets dans leur entourage, sans se soucier du quotidien des habitants du voisinage.
Les études menées par le Ciford auprès des six grandes sociétés industrielles Basées à Bafoussam donnent des résultats inquiétants. Selon Jean Claude Talla le chef de ce projet, les enquêtes menées auprès de 423 ménages riverains de ces entreprises, permettent de constater que ces derniers, souffrent en permanence des maladies de la peau et des maladies hydriques. «L’augmentation des coûts de santé par individu dans ces ménages, s’évalue à 10200 Frs environ chaque mois. Il faut y ajouter d’autres dépenses de survie évaluées à environ 1.152.000 Frs par an dans ces ménages.»
Des études menées sur l’eau ont permis de constater selon David Wembé, que l’eau de source et des puits que consomme cette population, contient de nombreux effets négatifs. En analysant un litre d’eau dans le pourtour des savonneries de Bafoussam, on constate «0,05Mg d’arsenic, 4050mg d’huile de dioxyde, 8,1mg d’azote, et un Ph de 10,7. Toutes ces données sont très dangereuses pour la vie des hommes qui utilisent cette eau pour la cuisson des aliments et pour leurs toilettes quotidiennes.»
Si 78% des riverains sont conscients des dangers que représentent ces industries sur leurs vies, ils se refusent majoritairement à déguerpir en arguant soit qu’ils n’ont pas de moyens, ou qu’ils se sont installés sur ces sites bien longtemps avant les entreprises qui polluent leurs vies.
Honoré Feukouo
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